par Adrian Pankiw, Analyste chez Henderson Global Investors
Les marchés ont enregistré une baisse de près de 20% par rapport à leur plus haut niveau sur l’année 2011. En effet, il est clair que la plus grande crainte anticipée par les marchés actuellement est celle d’une nouvelle récession aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe.
Quelles sont les chances d’une nouvelle récession et quels sont les options et leviers éventuels qui pourraient être utilisés afin de parer à un tel scénario ?
Les deux principales alternatives dont disposent les autorités sont les suivantes.
Sur le plan monétaire, nous bénéficions déjà de taux d’intérêts bas donc la marge de manœuvre est plutôt limitée en la matière. En revanche, il existe la possibilité de mettre en place ce que l’on appelle des politiques « non conventionnelles » ou bien, pour reprendre l’expression utilisée aux Etats-Unis, la mise en place d’un troisième plan d’assouplissement quantitatif (QE3) ou d’un deuxième plan d’assouplissement quantitatif (QE2) pour le Royaume-Uni. Il semble fort probable que la FED et La Banque d’Angleterre prendront cette orientation au cours des prochaines semaines. Le contenu de ces plans reste à déterminer, et bien que les opinions sur les mesures précédentes fassent preuve de scepticisme, l’action monétaire devrait malgré tout s’orienter dans ce sens.
L’autre moyen dont disposent les gouvernements pour éviter une récession et encourager l’économie se trouve du côté fiscal. Là encore, les marchés sont assez sceptiques actuellement. La crise de la dette européenne dure depuis déjà 18 mois, les hommes politiques ont dans l’ensemble été relativement lents à agir, ce qui est source d’inquiétude. A cela vient également s’ajouter la saga du déficit budgétaire aux Etats-Unis et la tentative d’augmentation du plafond de la dette américaine, ce qui n’a rien fait pour restaurer le sentiment de confiance et de crédibilité en la capacité des hommes politiques à résoudre les problèmes actuels.
Néanmoins nous pensons qu’ils y parviendront tôt ou tard. La seule mauvaise nouvelle se trouve du côté de l’Europe, où il semblerait que nous ayons besoin d’une nouvelle crise de la dette souveraine pour que les gouvernements s’accordent enfin. Nous restons convaincus qu’il reste à leurs dispositions, des leviers du côté fiscal. Cependant, s’il est fort louable de vouloir mettre en place des mesures d’austérité dans toute l’Europe, nous risquons quand même de nous retrouver dans le ‘Paradoxe de l’Epargne’ à savoir une Europe en récession sans croissance. Nous devons donc trouver une autre solution.
A l’heure actuelle, les marchés sont dans une période d’incertitude, sans visibilité aussi bien du côté monétaire que du côté fiscal ; les marchés devraient donc rester relativement difficiles.
Au cours des deux ou trois derniers mois nous avons également constaté que les corrélations entre les titres sont devenues beaucoup plus importantes, ce qui signifie que les facteurs macroéconomiques semblent avoir joué un rôle plus important sur l’orientation des marchés.
Ceci est regrettable car il existe toujours de bonnes valorisations. Nous pouvons trouver de nombreux titres en Europe, et également dans le reste du monde, avec des valorisations relativement faibles en termes de PER et offrant de bons rendements ; mais les marchés semblent ignorer ce facteur en ce moment. Par conséquent, nous pensons que les marchés vont rester relativement volatiles pendant un à deux mois, et cela malgré la mise en place de mesures monétaires et fiscales par les autorités monétaires et les gouvernements.
Mais nous restons relativement optimistes et nous pensons que les marchés devraient progresser par rapport à leurs niveaux d’aujourd’hui, mais cela ne sera surement pas un long fleuve tranquille.