par Charlie Thomas, gérant du fonds Jupiter Climate Change Solutions
Les inquiétudes portant sur la surcapacité, la chute des prix, l’augmentation de la concurrence ou encore la diminution des subventions, particulièrement dans le secteur des énergies renouvelables, ont contribué aux difficultés de l’investissement environnemental en 2010 et 2011. Cependant, nous pensons que 2012 pourrait apporter des changements considérables sous la forme d’une restructuration significative de l’industrie.
Les facteurs d’une telle évolution seront l’augmentation du niveau de compétitivité des énergies alternatives comparé à celui des énergies traditionnelles à travers le monde, et la demande grandissante émanant des marchés émergents en faveur de solutions environnementales. Ceci devrait présenter l’opportunité d’une approche plus constructive dans la génération de gains pour les investisseurs, comparé à ces dernières années.
Il y a d’autres facteurs potentiellement influents à considérer pour les perspectives de l’investissement « vert » en 2012. Les conclusions de la conférence de Durban sur les changements climatiques font état de points notables, même si ces derniers sont en ligne avec les faibles attentes des investisseurs. L’accord selon lequel tous les pays devront participer davantage à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’amélioration des relations entre les pays du Nord et ceux du Sud, et l’information selon laquelle la Chine est de plus en plus proactive dans la gestion de son impact environnemental sont tous des signes positifs, si on les rapporte aux objectifs de long terme de la gestion du changement climatique.
L’impact des prochaines élections américaines est aussi à prendre en considération. Bien que le degré d’importance accordé aux problèmes environnementaux ne soit pas encore clairement établi, le déroulement de la campagne électorale réserve des surprises. En fait, un certain nombre d’entreprises américaines détenues dans nos portefeuilles ont connu une bonne année en termes de performance et elles se situent toutes dans le secteur des biens de consommation – un des thèmes clés du fonds en 2011. United Natural Foods, Wholefood Markets, Green Mountain Coffe ont tous dégagé des marges positives en 2011.
Au cours de 2011, le fonds a bénéficié de la recrudescence des fusions-acquisitions, avec des valeurs telles que Hamworthy (un constructeur américain), Baldor Electric (entreprise spécialisée dans l’efficacité énergétique), ou encore Iberdrola Renovables (entreprise espagnole spécialisée sur les énergies renouvelables), qui ont été rachetées avec succès malgré un environnement macro-économique volatil. C’est une tendance que nous voyons se poursuivre, et qui pourra peut-être s’accélérer si l’environnement économique s’améliore, tant que les grandes entreprises chercheront à acheter des sociétés à fort potentiel de croissance et qui sont manifestement sous-évaluées.
Nous continuons également à regarder attentivement les opportunités portant sur les énergies solaires, ayant eu une très faible exposition sur ce secteur au cours des trois dernières années. En effet nous pensons que le rapport risque/performance de ce secteur dynamique pourrait pencher en notre faveur, alors que ce secteur en crise traverse une période de rationalisation considérable. Les entreprises impliquées dans la fabrication des équipements solaires, telles que les entreprises allemandes Centrotherm, Manz et Meyer Burger, sont suffisamment intéressantes pour que nous gardions un œil sur elles.
Cette année a été essentiellement dédiée à éviter le plus possible les secteurs volatils et à suivre les tendances avec lesquelles nous nous sentons le plus à l’aise, à savoir, en particulier, l’agriculture, la consommation, l’augmentation de la population, la demande croissante pour le recyclage, l’efficience énergétique et les services environnementaux. Cependant, l’année qui commence pourrait être une année intéressante et potentiellement gratifiante pour les investisseurs « verts » étant donné la progression des opportunités d’investissements environnementaux au sein des principales activités économiques et du développement social. Ceci est particulièrement important au niveau mondial, où l’influence du développement des marchés émergents est ressentie depuis un certain temps déjà et continuera de gagner en importance. Même si l’environnement macro-économique influencera une grande partie de ces thèmes et que nous pourrions continuer à subir de la volatilité, nous pensons que le potentiel de retour sur investissement est plus important à mesure que le secteur mûrit.