Les investisseurs continuent d’acheter le changement de paradigme en zone Euro

par Benoit Jauvert, président de la Financière de l’Oxer

Les actifs risqués ont fortement progressé pour le deuxième mois consécutif. Les investisseurs continuent d'acheter le changement de paradigme en zone Euro qui demeure la place d'investissement privilégiée de ce début d'année.

Le mois de février n'a pas apporté d'élément additionnel à ceux qui avaient permis de fonder le socle de la performance du mois précédent. Plus que jamais le soutien apporté par l'environnement de taux bas, la baisse de l'euro contre dollar, un prix du pétrole bas, et un engagement inébranlable de la Banque Centrale Européenne, ont propulsé les indices actions de la zone euro sur des niveaux élevés.

Il faut dire qu'en Europe, les signes tangibles d'une reprise se sont multipliés en février. Les indicateurs avancés poursuivaient leur ascension, la consommation s'avérait dynamique (premier signe du gain de pouvoir d'achat lié à la baisse du pétrole ?), certains chiffres de l'emploi confirmaient le reflux du chômage même si cela ne s'appliquait pas encore à l'ensemble de la zone.

En parallèle, les éléments inquiétants des dernières semaines n'ont pas connu d'évolution majeure. Ainsi, M. Tsipras, l'euphorie électorale passée, s'est vite rendu compte que l'électeur grec était bien plus réceptif à son programme que les instances européennes. La prise de conscience par Athènes de la nécessité de sécuriser les sources de financement, a débouché sur un projet de réformes qui a obtenu l'accord des institutions (nouveau nom donné à la Troïka) permettant la prolongation de 4 mois du programme d'aide. Toutefois, si le chef du parti Syriza voit déjà poindre des dissensions au sein de son parti, certains lui reprochant d'avoir trop rapidement cédé face à l'Union européenne, il a tenté de retrouver du crédit au-delà des frontières, en accusant l'Espagne et le Portugal d'avoir voulu conduire son pays à une asphyxie financière. L'habile stratégie du sophiste grec consiste à faire monter le bloc contestataire dans les pays où se dérouleront des élections, afin de ne plus se sentir esseulé.

La situation en Ukraine semble également s'être détendue alors qu'un cessez-le-feu a été conclu mi-février. Pour autant, des ruptures de cessez-le-feu ont été dénoncées par la suite, et il est encore difficile de dire avec assurance que la situation est définitivement réglée.

Les investisseurs ont donc décidé de voir le verre à moitié plein et poursuivaient leur repondération sur les actions européennes : après l'Allemagne, la Suisse et l'Angleterre sont revenus sur leurs plus hauts historiques. En cas d'amélioration avérée de la conjoncture cela laisse de belles perspectives sur d'autres pays comme l'Italie, l'Espagne et la France.