par Slavena Nazarova, économiste au Crédit Agricole
• L’inflation a enregistré un fort rebond en décembre, passant de 1,9 % à 2,9 % en glissement annuel.
• Les minutes de la BoE de la réunion du 7 janvier ont souligné la possibilité d’une révision à la hausse des anticipations d’inflation à court terme, mais à moyen terme l’inflation demeure orientée à la baisse.
• Les ventes de détail ont enregistré une hausse moins importante qu’attendu de 0,3 % en décembre.
Des effets de base défavorables et un hiver particulièrement rigoureux cette année expliquent en grande partie la hausse exceptionnelle de l’inflation au mois de décembre. L’indice CPI a augmenté de 0,6 % m/m et atteint 2,9 % en glissement annuel. La hausse des prix a touché la majorité des composantes de l’indice mais ce sont de loin les dépenses de transport qui ont contribué le plus au taux annuel de l’indice, suivies par les dépenses de loisirs et de logement (eau, électricité, gaz). Plusieurs événements exceptionnels arrivés en décembre 2008 permettent d’expliquer le rebond récent de l’inflation : baisse de la TVA de 17,5 % à 15 %, chute du prix du pétrole au cours de la deuxième moitié de 2008 et des soldes d’hiver précoces.
Les minutes de la BoE montrent clairement qu’elle semble avoir été préparée à ce rebond de l’inflation, très au-delà de sa cible de 2 %. En effet, les minutes notent qu’à court terme l’inflation serait supérieure aux projections précédentes du comité de politique monétaire. En revanche, la BoE se montre vigilante quant au niveau des anticipations d’inflation. Celles-ci risquent d’être revues à la hausse si l’inflation reste à des niveaux élevés pendant une période de temps prolongée.
D’après nous, la BoE serait prête à réagir (par un resserrement de sa politique monétaire) si un dérapage des anticipations d’inflation se réalise.
Tant que celles-ci restent ancrées à des niveaux compatibles avec la cible de 2 %, les perspectives à moyen terme sur l’inflation devraient continuer de guider les décisions de politique monétaire. Or, pour le moment, elles continuent d’être orientées à la baisse.
Malgré le stimulus monétaire sans précédent en 2009 qui a contribué à une réappréciation des actifs et de l’immobilier, le consommateur se montre toujours prudent. Après avoir baissé en novembre, les ventes de détail ont déçu par une modeste hausse en décembre, progressant de 0,3 % m/m (2,1 % en glissement annuel). Les ventes dans les magasins non alimentaires ont augmenté de 0,1 % m/m, portées essentiellement par les ventes de biens d’équipement (0,5 % m/m), le consommateur ayant voulu échapper à la hausse de la TVA en janvier. Les ventes dans les magasins de textile ont en revanche accusé un repli, de 0,1 % m/m. Les soldes d’hiver et le mauvais temps ont sans surprise profité aux ventes sur Internet qui ont augmenté de 2,8 % m/m.