par Jon Bell, Gérant chez Newton Investment Management
- Les dividendes ont enregistré un rebond marqué et beaucoup plus rapide qu’à l’ordinaire après une récession.
- Aux États-Unis et en Europe, les ratios de distribution sont en dessous de leurs niveaux d’avant la crise, laissant à la croissance des dividendes une marge de progression si les économies continuent de bien se porter, mais aussi un filet de sécurité si la croissance n’est pas au rendez-vous.
- Les actions à dividendes affichent des valorisations intéressantes par rapport au marché en général.
Les dividendes ont enregistré un rebond marqué et beaucoup plus rapide qu’à l’ordinaire après une récession. Si la reprise des versements dividendes varie d’une entreprise à l’autre, les dividendes de 2021 devraient dépasser les niveaux pré-pandémiques dans la plupart des régions, à l’exception du Royaume-Uni.
La reprise a été particulièrement vigoureuse dans les secteurs cycliques ou ceux qui ont été les plus lourdement touchés par la fermeture des économies. Des secteurs tels que la santé et la technologie, qui bénéficient de tendances de croissance séculaire robustes, ont également poursuivi leur progression. Les marges bénéficiaires devraient atteindre de nouveaux sommets historiques au cours de l’année à venir, non seulement aux États-Unis où le secteur technologique a été à l’origine d’une expansion continue des marges par le passé, mais aussi dans le reste du monde.
Tant que la reprise économique se poursuit, les dividendes bénéficieront de l’élan favorable généré par la forte amélioration des bénéfices des entreprises. Cette dernière s’est en effet jusqu’à présent avérée plus rapide que celle des dividendes. La couverture du dividende a par conséquent augmenté, ce qui laisse penser que les distributions ont encore une marge de progression et que les niveaux de dividendes actuels sont manifestement durables. Qui plus est, cela signifie que si la reprise économique venait à s’arrêter, il existe un filet de sécurité plus important qu’avant la crise de la Covid. L’année 2020 peut être considérée comme une anomalie dans la génération de revenus provenant des actions, plutôt que comme un changement structurel permanent.
Les pressions inflationnistes, qui se sont accumulées en raison de l’interventionnisme accru de l’État et de l’unification des politiques monétaire et budgétaire, ont été exacerbées par les confinements liés à la Covid, entraînant des pénuries d’approvisionnement. Nous pensons que cette hausse de l’inflation sera en partie temporaire, car les pressions sur les prix dans les secteurs des matières premières, des produits de première nécessité s’atténuent à mesure que les difficultés d’approvisionnement se résorbent. Cependant, l’inflation pourrait donc s’établir à un taux plus élevé que celui auquel nous nous sommes habitués. Une hausse des rendements obligataires n’est donc pas à exclure, et la Réserve fédérale américaine a clairement indiqué qu’elle chercherait à réduire ses achats d’obligations et, à terme, à relever les taux d’intérêt. Si le contexte peut a priori sembler défavorable pour les actions à dividendes, comme elles ont tendance à augmenter avec l’inflation, cela offre un certain degré de protection.
Alors que les actions à dividendes avaient opéré un redressement en début d’année, à partir de la mi-mai, les valeurs technologiques se sont réaffirmées et les actions à dividendes sont restés une fois de plus sur le carreau, en raison de la propagation du variant Delta et de la nouvelle baisse des rendements obligataires.
Nous nous attendons à ce que la rotation entre les valeurs à dividendes/de rendement et de croissance se poursuive, mais nous sommes très optimistes quant aux perspectives à long terme des actions à dividendes, car nous pensons que les valorisations restent attrayantes par rapport au marché en général.