par John P. Remmert, Vice-président, Gérant de portefeuille senior Franklin Equity Group
En raison de la hausse du risque systémique, notamment en Europe, les marchés mondiaux devraient rester selon nous volatils, très influencés par l'actualité et peu concentrés sur les fondamentaux des entreprises. Fin 2011, les responsables politiques européens semblaient s'être donné une période de six mois pour mettre en place différentes mesures d'austérité et réduire les dépenses publiques et les émissions d'obligations souveraines.
En cas de réussite, il restera à mesurer l'ampleur du ralentissement économique résultant de la réduction des dépenses publiques. Les premiers signes laissent à penser que de nombreux marchés, comme la France, l'Irlande et la Belgique, pourraient résister à un ralentissement économique. Cependant, nous évaluons la solidité de l'union monétaire en nous référant à son maillon le plus faible et nous doutons toujours sérieusement de la capacité de certains pays (Grèce, Italie et peut-être Espagne) à sortir de cette crise.
Si la région peut éviter une profonde récession et améliorer sa situation budgétaire, nous devrions assister à un regain d'appétit pour le risque, ce qui pourrait potentiellement soutenir les marchés actions mondiaux. Dans le cas où les mesures d'austérité se révéleraient finalement trop douloureuses, ou si les investisseurs refusaient de financer le roulement de la dette européenne à des taux raisonnables, nous pourrions nous attendre à un brusque retour de l'aversion au risque et, comme en 2011, à une hausse de la volatilité et à une faible performance des marchés actions mondiaux.
De plus, une actualité économique légèrement meilleure que prévu a amélioré le sentiment des investisseurs au quatrième trimestre. En effet, les statistiques de la production manufacturière aux États-Unis et en Allemagne et la demande mondiale semblent indiquer que plusieurs économies ont bien résisté à la crise de la dette européenne.
En Europe, les responsables politiques ont pris des mesures pour résoudre les problèmes budgétaires durant le trimestre. Une question essentielle subsiste : les marchés fourniront-ils aux dirigeants européens une marge de manœuvre suffisante pour aborder le premier semestre 2012 sans que la crise de la dette ne se transforme en une crise financière mondiale.
Au quatrième trimestre, des mesures ont été prises par les gouvernements européens et la Banque centrale européenne (BCE) a considérablement changé d'orientation stratégique. 27 des 28 pays de l'Union européenne, après avoir campé sur leurs positions au quatrième trimestre, se sont mis d'accord en décembre pour améliorer la coordination de leurs politiques budgétaires par le biais d'un « pacte budgétaire ».
Le Royaume-Uni a refusé de signer cet accord, mais nous pensons que cette décision n'aura que peu d'impact car l'objectif de ce pacte est de renforcer l'intégration budgétaire entre les pays de la zone euro dans le cadre de l'intégration monétaire. A la suite de cet accord, certains observateurs pensent que la BCE pourrait acheter directement des obligations et mettre en place un programme d'assouplissement quantitatif, comme les banques centrales américaines et britanniques ces deux dernières années. Les investisseurs ont également supposé que cet accord pourrait permettre l'émission d'euro- obligations, remplaçant ainsi les obligations propres à chaque pays membre.
Nous pensons que notre tâche en tant que gérants d'actifs restera difficile à court terme. Nous avons toujours pour objectif d'identifier des sociétés solides dotées de business models durables dans différents secteurs, pays et régions malgré le contexte d'incertitude économique mondiale. Nous continuerons à mener des recherches approfondies et à chercher des sociétés de qualité susceptibles d'afficher une croissance durable.