Allemagne, des excédents pour longtemps

par Catherine Stephan, économiste chez BNP Paribas

L’Allemagne affichait un solde de la balance courante nettement positif au deuxième trimestre 2010, même s’il reste inférieur de près de 40% à un point haut atteint au deuxième trimestre 2008. Inversement, les soldes de l’Espagne, du Portugal, de l’Irlande et de la Grèce, pays « périphériques » qui enregistrent un déficit depuis leur entrée dans la zone euro, restent déficitaires malgré une amélioration depuis la fin de 2008. Les écarts de solde entre les différents pays de la zone euro, qui s’étaient réduits pendant la crise, se sont donc de nouveau légèrement creusés à partir du milieu de 2009 sous l’effet du rebond des exportations allemandes. L’excédent de la balance courante de l’Allemagne avait, en effet, nettement diminué entre la fin de 2008 et le deuxième trimestre 2009.

Inversement, certains pays de la zone euro (Espagne, Italie, Portugal, Grèce et Irlande), qui affichaient d’importants déficits avant que n’éclate la crise financière en 2008, ont pu les résorber partiellement, grâce principalement au repli de la demande intérieure, alors que l’Allemagne a bénéficié d’une certaine résistance de la consommation privée en 2009. En outre, ces pays ont substitué certains produits du marché intérieur aux importations, tandis que le recul de leurs exportations était inférieur à celui de l’Allemagne1 (-14,5% en 2009).

Le rebond de la croissance en Allemagne met en exergue la spécificité de son modèle, qui a pourtant fortement pesé sur ses exportations et l’activité en 2009 (-4,7%). Il devrait conforter la croissance et le solde de la balance courante allemande au cours des prochains mois. Le solde allemand des échanges de biens et services, qui est la principale composante de la balance courante, devrait, en effet, continuer de croître. En outre, les agents privés devraient dégager encore des capacités de financement, tandis que le gouvernement devrait réduire progressivement les déficits publics engrangés durant la crise.

Le rebond des exportations allemandes

Les exportations, orientées à la hausse depuis le printemps 2009, ont augmenté de 8,2% au deuxième trimestre 2010 grâce, notamment, à la bonne tenue de la demande de produits intermédiaires et d’équipement, en provenance de la zone euro (+6,4% t/t, après +3,3% t/t au T1 2010), de Chine et des Etats-Unis (+14,5% t/t, après +4,7% t/t au T1 2010)2 .

L’évolution des commandes étrangères, en hausse de 9,1% t/t au deuxième trimestre, annonce la poursuite de la croissance des exportations au troisième trimestre. Toutefois, le repli des indicateurs avancés d’activité (PMI, IFO), imputable, notamment, au recul de la composante commandes manufacturières, signale un ralentissement du rythme de croissance à la fin de 2010 et en 20113. Les mesures de consolidation budgétaire adoptées dans plusieurs pays de la zone euro, ainsi que le ralentissement anticipé de la croissance aux Etats-Unis et en Chine, devraient en effet peser sur les exportations, qui devraient croître à un rythme plus modéré au cours des prochains mois.

Les clés des succès à l’exportation

 – La spécialisation sectorielle

L’Allemagne s’est fortement spécialisée dans des secteurs à forte valeur ajoutée (instruments de mesure, machines spécialisées, machines-outils, fournitures électriques) et de moyenne-haute valeur ajoutée (automobiles particulières, véhicules utilitaires, moteurs) dépendant du cycle d’investissement. Les exportations de biens d’équipement ont ainsi augmenté d’environ 30% entre 2004 et 2008 et représentaient près de 40% des exportations de biens en 2008. Les produits intermédiaires, qui équivalaient à près du tiers des exportations de biens en 2008, avaient progressé d’environ 37% sur la même période.

– L’amélioration de la position concurrentielle

L’indice harmonisé de la compétitivité réelle de l’Allemagne comme celui de la zone euro, publiés par la Banque centrale européenne, sont orientés à la baisse depuis décembre 2009 (à 91,6 en août 2010, après avoir atteint un point haut à 98,7 en octobre 2009 pour l’Allemagne, à 96,7 en août 2010 pour la zone euro, après 109,5 en octobre 2009), baisse qui suggère une amélioration de leur compétitivité-prix4. L’Allemagne, comme ses partenaires de la zone, a bénéficié de la dépréciation de l’euro à partir de la fin de 20095. La monnaie européenne s’est, en effet, dépréciée de presque 14% par rapport au dollar entre novembre 2009 et août 2010 (parité EUR/USD égale à 1,28)6. Toutefois, l’Allemagne reste nettement plus compétitive que la zone euro depuis le milieu de l’année 2002, notamment que l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et la Grèce.

– La refonte du marché du travail a permis une amélioration de la compétitivité-prix

L’Allemagne a entrepris une vaste refonte de son marché du travail à partir du milieu des années 2000 au travers des réformes « Hartz »7, lesquelles ont contribué au développement des emplois temporaires et à temps partiel. Le gouvernement a également favorisé la hausse du taux d’emploi en diminuant le montant et la durée des indemnités versées aux personnes sans emploi et en encourageant le travail des salariés âgés de plus de 55 ans. Parallèlement, la croissance de l’activité entre 2004 et 2008 a incité certaines personnes à réintégrer le marché du travail. Le taux d’emploi des personnes âgées de 15 à 64 ans est ainsi passé de 64,9% en 2003 à 71% en moyenne en 2009. Parallèlement, les partenaires sociaux ont négocié de faibles hausses des salaires. Le coût salarial unitaire horaire a ainsi reculé d’environ 3% entre le milieu des années 2000 et la fin de 2007 grâce à une progression de la productivité par employé supérieure à celle des rémunérations. En effet, la productivité par employé a crû, en moyenne annuelle, d’environ 2% entre le second semestre 2005 et le début de 2007, un rythme de croissance deux fois plus élevé que celui du salaire réel par employé. La modération salariale a ainsi permis aux entreprises de réduire la part des salaires dans leur valeur ajoutée. Celle-ci s’établissait à 57,6% en 2008 alors qu’elle était estimée à 63,4% au début des années 2000 (à 67,9% en 1993). Autant d’éléments qui ont permis d’accroître l’offre de travail de la population allemande, de freiner la hausse des salaires, de soutenir l’activité et, in fine, de créer des emplois (40 275K en 2008, soit +1,5 million d’emplois entre 2003 et 2008). Parallèlement, les salaires ont augmenté à un rythme plus élevé que la productivité par employé au cours des années 2000 et jusqu’à la fin de 2008 dans les pays qui affichaient d’importants déficits (Espagne, Irlande et Grèce).

– Restructuration du processus de production

L’industrie allemande s’est restructurée et a intégré une part croissante de produits importés dans son processus de production. Selon une étude de la Bundesbank, les consommations intermédiaires importées étaient incorporées dans 45% des exportations en 2007 contre 31% en 1995 8 . Les importations de biens intermédiaires ont ainsi augmenté de 70% entre 2003 et 2008 alors que les importations totales ont progressé de 60% au cours de la même période. Les échanges entre l’Allemagne et certains pays d’Europe centrale et orientale se sont notamment fortement développés. Les importations de biens en provenance des pays de l’Europe de l’Est (République tchèque, Slovénie, Pologne, Slovaquie, Bulgarie, Hongrie, Roumanie) ont doublé entre 2000 et 2008, parallèlement à l’accroissement du stock de capital détenu dans ces pays, qui représentait près de 6,7% du stock total allemand en 2007 (autour de 4,5% en 2000).

L’Allemagne a ainsi pu tirer profit de l’essor du commerce mondial (+7,7% en moyenne annuelle entre 2004 et 2008 selon l’OCDE) et du besoin croissant des pays émergents en biens d’équipement. Le degré d’ouverture, estimé par le rapport de la somme des importations et des exportations de biens et de services sur le PIB, qui n’était que d’environ 24% en 1995, était passé à 34% en 2000 et avait approché 45% en 2008 (à 38,3% en 2009).

– Les importations augmentent à un rythme plus lent que les exportations

Le processus de production a soutenu les importations de biens intermédiaires, mais la faiblesse de la consommation interne a pesé sur le rythme de croissance des importations et a contribué à doper le solde positif de la balance courante allemande. Les importations ont, en effet, augmenté en moyenne de 2,5% par an entre 2004 et 2008 tandis que les exportations ont progressé de 3,3%.

Peu de goût pour la dépense à crédit

Les entreprises et les ménages ont commencé à dégager d’importantes capacités de financement à partir du début des années 2000, lesquelles ont été investies dans des pays étrangers, qui affichent un profil démographique différent et un plus fort taux de croissance. Le solde positif des finances publiques a ensuite alimenté les capacités de financement de l’Allemagne à partir de 2007. A l’inverse, l’Irlande, le Portugal, la Grèce et l’Espagne enregistraient d’importants besoins de financement durant cette période.

Des ménages qui épargnent

Le taux d’épargne des ménages allemands est passé de 9,2% en moyenne en 2000 à 11,3% en 2008 sous l’effet de la modération salariale à partir du milieu des années 2000, du vieillissement de la population9 et de l’incertitude sur le financement des retraites.

Parallèlement le taux d’endettement des ménages, qui avait fortement augmenté durant les années 1990, a reculé à partir de 2001 et se situait en 2009 (à 63,6% du PIB en 2009, après 61,3% en 2008 et 73,4% en 2000) à un niveau inférieur à ceux de ses principaux partenaires de la zone euro.

La baisse récente du taux de chômage (à 7,5% en septembre, après avoir atteint un point haut à 8,2% en novembre 2009) devrait continuer de soutenir la consommation privée (0,6% t/t au T2 2010), d’autant que la croissance de l’activité devrait permettre d’enrayer le repli de l’emploi dans le secteur manufacturier, lequel offre des emplois mieux rémunérés que le secteur des services, où de nombreux emplois sont à temps partiel10. Toutefois, les faibles augmentations de salaires négociées en 2009 en contrepartie du maintien de l’emploi continueront de freiner la hausse du taux de salaire moyen au cours des prochains mois11, malgré les pressions actuellement exercées par les syndicats pour accroître les salaires. Parallèlement, la hausse de l’inflation devrait éroder le pouvoir d’achat des ménages au cours des prochains mois. L’inflation, qui avait atteint un point bas en juillet 2009 (à -0,5%), devrait progresser légèrement jusqu’en fin d’année (1,3% en septembre 2010), malgré la persistance d’excédents de capacités de production et le recul concomitant de l’inflation sous-jacente (0,6% en août). Les effets de base liés aux prix de l’énergie et, dans une moindre mesure, de l’alimentation continueront, en effet, de nourrir la hausse des prix. Enfin, les mesures de consolidation budgétaire aboutiront à la réduction des prestations sociales, qui devraient représenter 50% du budget fédéral en 2011 (après 54% en 2010) alors que l’augmentation du nombre de faillites personnelles 12, malgré une légère diminution en juin, témoigne d’ailleurs de la fragilité persistante de certains ménages. En outre, selon l’enquête de la Bundesbank réalisée en août, les établissements bancaires prévoient un recul des crédits à la consommation au cours des trois prochains mois. Ainsi selon l’enquête GfK du mois de septembre, les ménages projetaient de réaliser des achats importants dans une plus grande proportion qu’en mai. Toutefois, l’indice reste inférieur à celui de septembre 2009, un point haut (à 30,7 en septembre après 18,1 en mai 2010 et 36,5 en septembre 2009) et annonce une croissance modérée de la consommation au cours des prochains mois13.

Les entreprises allemandes dégagent des capacités de financement

– Un taux d’autofinancement élevé

Les entreprises allemandes ont largement autofinancé leurs investissements à partir de 2005, tandis que le taux d’investissement des entreprises est resté faible entre 2005 et 2008 au regard de celui observé à la fin des années 1990. Parallèlement, le taux d’épargne a augmenté au cours des années 2000 grâce à la modération salariale et aux restructurations menées par les entreprises allemandes, qui leur ont permis d’accroître leur compétitivité ainsi que leur taux de marge nette (égal au rapport de la marge nette et de la valeur ajoutée) au cours de ces dernières années. Celui-ci est passé de 36,3% en 2000 à 41,2% en 2008. Le taux d’endettement consolidé des entreprises non financières allemandes se situe à un niveau inférieur à celui des entreprises des pays dont le solde courant reste déficitaire (hormis la Grèce). Selon Eurostat, le taux d’endettement consolidé des entreprises non financières allemandes, qui a augmenté en 2009 sous l’effet principalement de l’effondrement du PIB, était estimé à 164,3% du PIB (après 173,3% en 2008) alors que celui de l’Espagne était de 223,8% et celui du Portugal de 249,3% en 2008. 

Les perspectives d’évolution de l’investissement des entreprises…

Les dépenses en machines et biens d’équipement ont enregistré leur deuxième hausse consécutive au deuxième trimestre (+4,4% t/t, après +4,4% au T1 2010) et ont augmenté de 8,2% sur un an. Les entreprises ont vraisemblablement souhaité investir, en raison de l’amélioration des perspectives de croissance et de la progression du taux d’utilisation des capacités de production (à 83,3% au T2 2010, après environ 80% au T1 2010) qui avait atteint un point bas au premier trimestre 2009 (70,4%). En outre, les entreprises ont vraisemblablement souhaité accroître leurs capacités de production après avoir fortement réduit leurs dépenses d’investissement en 2009 (-22,6%).

Les perspectives immédiates restent favorables en raison de la poursuite anticipée de la croissance de l’activité, mais un ralentissement est probable à la fin de 2010 et en 2011. Ce dernier devrait, en effet, peser sur l’investissement des entreprises au cours des prochains mois. Ainsi l’investissement en machines et biens d’équipement, qui restait inférieur d’environ 18% au point haut atteint au dernier trimestre 2007, ne devrait retrouver un niveau comparable à celui antérieur à la crise que progressivement.

… et de leurs besoins de financement

Les entreprises ont vraisemblablement continué à puiser dans leurs ressources propres plutôt que de s’endetter au deuxième trimestre. Les crédits aux entreprises restaient, en effet, en repli de 2,8% sur un an malgré des conditions de financement avantageuses. Toutefois, selon l’enquête de la Bundesbank réalisée en juillet auprès des établissements bancaires, les entreprises ont davantage emprunté au deuxième trimestre par rapport au début d’année, et elles devraient recourir davantage à l’emprunt au cours des trois prochains mois. La hausse de la productivité horaire concomitante à celle de la production a vraisemblablement apporté une bouffée d’air aux entreprises, mais la persistance de capacités de production excédentaires pèse sur leur capacité à répercuter la hausse des prix importés (+9,9% g.a. en juillet) alors que leur situation financière, pérenne avant que n’éclate la crise, s’est vraisemblablement dégradée en 2009.

Un déficit public sous contrôle

Les déficits publics de l’Allemagne ont pesé sur sa capacité d’épargne jusqu’en 2007. Toutefois, la bonne santé de son économie a offert des marges de manœuvre au gouvernement pour consolider ses finances publiques. Les mesures de consolidation budgétaire adoptées à partir du milieu des années 2000 (diminution de l’investissement public, des subventions, maîtrise de l’emploi et des salaires publics) ont ainsi permis à l’Allemagne de passer d’un déficit général -10 (soldes budgétaires cumulés des administrations centrales, locales et de sécurité sociale) de 4% du PIB en 2003 à un excédent de 0,2% en 2007. Parallèlement, la dette publique était ramenée de 68% en 2005 à 66% du PIB en 2008. 

– L’Allemagne devrait ramener son déficit public en deçà de 3% d’ici à 2012

Le solde allemand était de nouveau déficitaire en 2009 (-3,1% du PIB, après 0% en 2008). Les stabilisateurs automatiques et les plans de relance de novembre 2008 et de janvier 2009, dont le coût est estimé à 100 milliards d’euros (au total 2% du PIB en moyenne en 2009 et en 2010), ont, en effet, pesé sur les finances publiques. Toutefois, le déficit public de l’Allemagne restait nettement inférieur à celui de la plupart des pays de la zone euro (de 6,3% en moyenne en 2009). La France a enregistré un déficit de 7,5%, l’Espagne de 11,2%, la Grèce de 13,6% et le Portugal de 9,4%.

Le plan d’austérité annoncé au début de juin par le gouvernement (cf. encadré) devrait permettre à l’Allemagne de réduire son déficit public. En outre, le déficit public de l’Allemagne devrait reculer davantage que ceux de ses partenaires européens au cours des prochaines années, grâce à une croissance anticipée du PIB nettement supérieure. Ce qui devrait lui permettre de réduire son déficit primaire (hors intérêts versés et revenus d’actifs reçus) et de bénéficier de taux d’intérêt souverains modérés et inférieurs à ceux de la plupart des pays de la zone euro. Les écarts de taux entre certains pays (Espagne, Portugal, Grèce, Irlande) et l’Allemagne ont, en effet, augmenté, compte tenu de l’incertitude qui plane actuellement sur les marchés des capitaux. Le PIB allemand devrait croître autour de 3,5% en 2010 et de plus de 2% en 2011. Parallèlement, la croissance de la zone euro devrait s’établir autour de 1,7% en 2010 et de 1,1% en 2011. Ainsi, le déficit général pourrait revenir à 3% du PIB dès 2012.

La hausse du taux d’épargne des entreprises et des ménages, conjuguée à la réduction du déficit public, a ainsi participé à l’accroissement des excédents de la balance courante allemande.

Conclusion

L’Allemagne devrait continuer à afficher durablement un solde positif de la balance courante élevé, en raison de la bonne tenue de ses exportations et de la faiblesse de la consommation intérieure. En revanche, des pays comme l’Espagne, le Portugal ou la Grèce pourraient connaître un repli durable du déficit de leur balance courante en raison, principalement, de la baisse de leur demande intérieure.

Les déficits des autres pays de la zone euro ne sont donc pas liés aux excédents allemands, et un changement profond du modèle allemand aurait peu d’effets sur ses partenaires. Leur niveau de la compétitivité-prix ne leur permettrait pas, en effet, de profiter d’une hausse de la demande allemande. Selon la Bundesbank, si les importations allemandes augmentaient de 10%, le solde de la balance courante de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce progresserait de seulement 0,25 point de pourcentage et de 1 point pour l’Irlande. Une hausse des importations allemandes profiterait donc probablement davantage aux pays qui affichent déjà un solde positif de leur balance courante.

NOTES

  1. La Finlande, dont les exportations équivalaient à 47% du PIB en 2008, a enregistré une baisse de 24,2% de ses exportations en 2009. Les exportations irlandaises représentent 83% du PIB en 2008 mais ont reculé de seulement 2,3%. L’Italie et la Grèce ont enregistré des baisses importantes de leurs exportations (respectivement de 19,1% et 18,1%) mais celles-ci n’équivalaient qu’à respectivement 28,9% et 23,2% du PIB avant que n’éclate la crise en 2008, alors que les exportations, en baisse de 14,3% en 2009 en Allemagne, représentaient 47,5% de son PIB en 2008 (40,8% en 2009).
  2. Environ 44% des exportations de biens étaient destinées à la zone euro en 2009, 7% vers les Etats-Unis et 4,6% vers la Chine.
  3. Le PMI manufacturier a ainsi reculé de près de 3 points en septembre par rapport à août et se situait à son plus bas niveau depuis janvier 2010 (58,2 en août).
  4. Indice de compétitivité : les indicateurs de compétitivité mesurent l’évolution des prix allemands par rapport à ceux de leurs concurrents étrangers, en tenant compte des taux de change. Il s’agit de moyennes pondérées des variations relatives des taux de change bilatéraux entre l’euro et les monnaies des partenaires commerciaux de l’Allemagne. Une variation positive signifie une baisse de la compétitivité-prix des biens domestiques.
  5. Les Etats-Unis ne représentaient qu’environ 7% des exportations de biens allemandes en 2009, mais beaucoup de pays ont arrimé avec plus ou moins de flexibilité leur monnaie au dollar. Ainsi, le poids du dollar dans la détermination du taux de change effectif de l’euro est d’environ 27% selon la BRI, qui a réalisé son estimation à partir des échanges commerciaux effectués entre 2005 et 2007. Le poids du yen est estimé à 11,6% et celui de la livre sterling à 23%.
  6. L’euro s’est déprécié de 35% face au yen par rapport à l’été 2008 (parité EUR/JPY égale à 110 en août, après 169,02 en juillet 2008). L’euro se maintient à un niveau élevé par rapport à la livre sterling, mais il s’échangeait contre GBP 0,82 en août (parité EUR/GBP à 0,9 en mars 2010).
  7. Voir «Le marché du travail allemand : un état des lieux», Conjoncture, BNP Paribas, novembre 2009.
  8. Voir «Macroeconomic effects of changes in real exchange rates», Bundesbank, Monthly report, mars 2008 et A. Loschky et L. Ritter, Konjunkturmotor Export, in: Federal Statistical Office, Wirtschaft und Statistik, 5/2007.
  9. La population est en déclin depuis 2005 (-0,3% en 2008).
  10.  Près de 26% des emplois étaient à temps partiel en 2009. Un peu plus de 10% de l’emploi manufacturier était à temps partiel et près de 28% de l’emploi dans le secteur des services.
  11. Selon l’accord négocié en début d’année dans le secteur industriel de la région de la Rhénanie-du-Nord- Westphalie, qui devrait s’étendre aux autres Länder, les salaires ne devraient croître que de 2,7% en avril 2011, et deux primes de 160 euros seront versées entre mars 2010 et mars 2011. De même, les fonctionnaires territoriaux bénéficieront, pour la période 2010-2011, d'une hausse de 3,5 % dont 1,2% la première année. L’augmentation des salaires sera lissée sur vingt-six mois.
  12. Les données recueillies prennent en compte toutes les procédures ouvertes par les tribunaux : les demandes d’ouverture d’une procédure d'insolvabilité rejetée pour manque d'actifs et les plans de règlement de la dette. Les demandes d'insolvabilité rejetées par le tribunal ou retirées par les créanciers ne sont pas prises en compte. C'est la différence entre les données statistiques d'insolvabilité et celles de l'administration judiciaire. Il s’agit toujours de chiffres définitifs.
  13. La part de la consommation privée allemande s’établissait à 57,6% du PIB au deuxième trimestre, alors qu’elle avoisinait 60% entre 2000 et 2005.

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