par Gérard Moulin, Responsable de la Gestion Actions Europe chez Amplegest
Elon Musk, jeune entrepreneur sud-africain installé aux Etats-Unis, est aujourd’hui l’une des références de sa génération dans le domaine des hautes technologies. SPACE X (véhicules de lancements spatiaux), TESLA (voitures électriques) et SOLARCITY (produits photovoltaïques et services) sont les trois marques phares de la galaxie de cet homme qui a su en faire des réussites incontestables. Elon Musk prouve qu’il est possible dans l’industrie et spécialement les hautes technologies, de partir d’une feuille blanche pour parvenir à constituer un groupe industriel performant. Cela nécessite toutefois une vision et des compétences internes de très haut niveau, pour parvenir à intégrer, transformer et optimiser les différents apports des fournisseurs. Son objectif final est de devenir leader mondial dans ces différents métiers.
Elon Musk est souvent présenté en Californie comme un mélange d’Henry Ford et de Steve Jobs. Il devient maître de ses prix, car il ne se contente pas d’être dans le marché, il est lui-même le marché. Il crée le produit du futur, emblématique du 21ème siècle. Une histoire qui pourrait se rapprocher de celle d’APPLE…
Avec Elon Musk, la gestion de la chaîne logistique, ainsi que l’organisation industrielle, sont revues pour gagner en délais, en qualité, en innovation et en désintermédiation. La matière première entre dans l’usine et en ressort sous forme de produit de haute technologie. Par exemple chez SPACE X tout a été repensé et les lancements de fusées se feront d’une manière beaucoup plus compétitive qu’avec les lanceurs traditionnels. La maîtrise des composants, des fournisseurs, des matières premières, leur permet d’être très compétitifs et de gagner des marchés, et surtout leur laisse la capacité de fixer leurs prix de manière optimale. Elon Musk attaque la concurrence en créant des « plateaux de prix » considérés comme une référence par les clients.
Il vise un cercle vertueux qui partirait d’une meilleure utilisation des ressources financières (budget des ménages) et qui aboutirait à une meilleure utilisation des ressources de la planète. La contrepartie, et c’est le point faible du modèle, est que cela nécessite des investissements importants et beaucoup de cash à court terme. Ce sujet n’est pas un problème dans un pays où l’entreprenariat est érigé en modèle, et où le talent est le critère de choix principal des investisseurs. Elon Musk est un créateur de valeur et son empire vaut déjà 35 milliards de dollars en bourse.
Le groupe Musk est donc unique. Il est le premier à devenir directement un modèle alors qu’il pénètre des domaines de haute technologie. Les barrières à l’entrée sont bien établies (organisation, savoir faire, technologie…). Reste maintenant à se développer commercialement, ce qui parait être en bonne voie : les panneaux solaires de SOLAR CITY sont déjà loués, la production de TESLA est désormais de 1000 unités par semaine, la première grosse fusée de SPACE X sera commercialisée en 2016, et les batteries de TESLA pour le stockage de l’énergie à la maison sont prêtes. Tous les voyants sont au vert.
Les entreprises du groupe Musk sont désormais des candidates naturelles pour figurer un jour dans Amplegest Pricing Power. Elles ne passent pas encore le test des sept critères d’admission pour le fonds, notamment ceux de rentabilité, mais pourraient rapidement y arriver.