FOMC : pas hawkish, mais presque

par Florian Ielpo, Responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers

Quelques commentaires sur la déclaration du FOMC :

  • Les taux Fed restent inchangés à 5.5%.
  • Le point central de cette réunion de la Réserve fédérale était de déterminer si la Fed était prête à initier des baisses de taux, à les différer ou même à envisager de futures hausses de taux. Au cours de l’été 2023, un changement significatif de rhétorique est intervenu avec la reconnaissance du fait que « les gains d’emplois avaient ralenti », ce qui a marqué une transition par rapport à la période de randonnée observée. Cette évolution a été soulignée le 13 décembre 2023, lorsque la Fed a indiqué que « l’inflation a diminué au cours de l’année écoulée ». En mars, les références au ralentissement du marché de l’emploi ont été supprimées de leurs déclarations, et cette dernière réunion a ajouté à cela, en mentionnant que « ces derniers mois, il n’y a pas eu de progrès supplémentaires vers l’objectif d’inflation de 2 % du Comité ».
  • Dans une démarche particulièrement affirmée, la Fed a opté pour une voie médiane, mentionnant sa frustration à l’égard des chiffres récents de l’inflation sans qualifier officiellement l’inflation de trop élevée, ce qui pourrait être la saveur de cette réunion du FOMC. Lorsque l’on examine les données relatives à l’inflation (voir le graphique ci-dessous), la situation semble moins alarmante que l’été dernier, l’inflation américaine se situant en moyenne autour de 3,3 % ces derniers temps. Dans ce contexte, baisser les taux maintenant ou les adopter pourrait présenter des risques importants en raison de l’asymétrie entre les dangers liés à la croissance et à l’inflation.
  • La Fed maintient sa vision d’un atterrissage en douceur réussi. À cette fin, un regain de tonalité hawkish doit être tempéré pour éviter d’avoir un impact excessif sur les marchés financiers et l’économie en général. Cette approche est d’autant plus cruciale que l’Europe et la Chine, des économies à la traîne, commencent à se redresser et nécessitent des interventions de politique monétaire nuancées plutôt que brutales.