par Philippe Waechter, Chef économiste chez Ostrum AM
L’indice du climat des affaires en France a bondi de 12.3 points à 108 soit un niveau bien au-dessus de la moyenne historique calée à 100 par construction. Cette accélération se retrouve dans les services dont l’indice bondit de 15 points à 107. Elle est plus marquée qu’après le confinement de novembre. Le niveau élevé de l’activité dans le secteur manufacturier, depuis plusieurs mois et en phase avec la conjoncture mondiale, tire les services vers le haut. Ce grand pas du mois de mai devrait se prolonger en juin parce que les stocks sont bas alors que la demande reste ferme. Le PIB du deuxième trimestre va être fort par rapport aux trois premiers mois de l’année. La France pourrait retrouver son niveau de PIB de 2019 à un rythme plus rapide qu’anticipé.
L’indice du climat des affaires qui retrace en France la perception du cycle économique par l’ensemble des entreprises s’est inscrit en très forte hausse au mois de mai. C’est sa plus forte progression depuis la sortie du premier confinement.
Elle traduit un rattrapage après une période de confinement modéré mais reflète aussi une impulsion de l’activité en provenance du reste du monde.
Le cycle a la même allure que celui décrit dans l’enquête Markit. L’indice du climat des affaires est en différence sur 3 mois et l’indice Markit est la moyenne pondérée entre les indices synthétiques du secteur manufacturier et celui des services.
La logique du cycle est celle d’une accélération de la demande qui s’est traduit par une baisse des stocks. Le maintien d’une demande en hausse se traduit déjà par une progression soutenue de la production. La production s’accroît à partir de mars. Cela se traduira par une accélération du chiffre de croissance au second trimestre. Après le chiffre de 0.4% au premier trimestre, le chiffre du printemps pourrait être très fort permettant un retour plus rapide qu’attendu sur le niveau du PIB de 2019.
Cette dynamique est européennecomme le montre le parallèle avec l’indice IFO allemand. Les deux indicateurs, de l’Insee et de l’Ifo, sont repassés au dessus de leur moyenne.
L’accélération du commerce mondial depuis le début de l’année n’y est pas étranger. En mars, les échanges mondiaux augmentent de près de 10% par rapport à mars 2020 et de 7% au premier trimestre 2021 par rapport au même trimestre en 2020. En mars les échanges se sont vivement accélérés pour la zone Euro témoignant ainsi de cette vigueur retrouvée.
Du côté des ménages, l’indice de confiance reste en dessous de la moyenne de long terme. Les ménages affichent toujours une préférence pour l’épargne. Cependant, ils commencent à percevoir la dynamique positive du marché du travail. C’est une rupture rassurante car cette amélioration se traduira demain par une hausse supplémentaire des anticipations de revenus et une reprise de la consommation. La poursuite et l’intensification de la campagne de vaccination est le meilleur complément du rebond de l’activité constaté par les entreprises.