par Tomas Hildebrandt, Gérant Senior en charge de la gestion institutionnelle d’actifs français chez Evli
Le message la conférence annuelle de politique économique de Jackson Hole était clair : pour maîtriser l’inflation, la Fed devra continuer à resserrer sa politique monétaire, même si cela entraîne une récession.
Le taux d’inflation aux États-Unis est passé de 9,1 à 8,5 % en juillet, ce qui a suscité l’espoir que les pires pressions sur les prix s’atténuent. Ce message dur a cependant refroidi les espoirs du marché.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné que le taux des fonds fédéraux continuerait à augmenter jusqu’à ce que la hausse des prix à la consommation tombe sous le niveau cible. Une légère baisse de l’inflation n’est pas suffisante pour cela. Concernant l’ampleur de la prochaine hausse des taux en septembre, on s’attend à une augmentation de 0,75 point de pourcentage.
Il y a un an, la banque centrale a modifié son objectif d’inflation, le fixant à une moyenne de 2 % à moyen terme. Le taux d’inflation moyen des cinq dernières années est maintenant passé de 2,1 à 3,2 %, et le taux d’inflation moyen sur dix ans est passé de 1,8 à 2,2 %.
La Banque centrale européenne a d’ailleurs également révisé sa politique et accélérer le rythme des augmentations des taux directeurs lors de sa réunion de septembre. Dans la zone euro, la hausse des prix a atteint 9,1 % et les perspectives sont assombries par la flambée des prix de l’électricité et du gaz. Le taux Euribor à trois mois est passé à 0,65 % et, d’ici la fin de l’année, le taux de refinancement de la BCE devrait atteindre au moins 1,5 %.
L’économie chinoise continue de se refroidir
L’économie chinoise est toujours en difficulté à cause de la pandémie. Bien qu’un sursaut positif ait été observé dans le pays après la levée des restrictions liées au coronavirus au printemps, la croissance a été plus faible que prévu en juillet.
Les problèmes persistants dans le secteur de l’immobilier et l’incertitude quant au moment où les infections au coronavirus cesseront de progresser ont déprimé le sentiment. La prudence des consommateurs s’est notamment reflétée dans le commerce de détail, qui n’a augmenté que de 2,7 % sur une base annuelle.
La Chine a également été victime de fortes chaleurs et de sécheresses, qui ont entraîné des interruptions de la production dans certaines régions. Afin de soutenir la situation économique, la Banque de Chine a abaissé ses taux de référence à court et à long terme.
La visite de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à Taïwan a accru les tensions entre la Chine et les États-Unis.
L’Europe en proie à une crise énergétique
L’Europe est durement touchée par la flambée des prix des carburants, du gaz naturel et de l’électricité. Le prix du gaz naturel a dépassé de beaucoup les sommets atteints en mars, la Russie ayant restreint l’approvisionnement. Le prix de l’électricité a également atteint un niveau sans précédent. Les prix de l’essence et du diesel restent élevés.
La hausse des coûts a un impact considérable sur les consommateurs, l’industrie et les transports. On craint également que la situation ne s’aggrave au cours de l’automne, lorsque le temps se rafraîchira. L’augmentation des dépenses énergétiques affectera les autres formes de consommation et les possibilités de faire des économies.
La politique monétaire a très peu d’impact sur les prix de l’énergie. C’est pourquoi les États membres de l’UE prévoient diverses mesures pour soutenir les ménages par des allégements fiscaux et des prix plafonnés.
Il est peu probable que les prix de l’énergie diminuent aussi rapidement qu’ils ont augmenté. L’adaptation à la hausse des coûts nécessitera une augmentation de l’efficacité énergétique et des formes nouvelles et alternatives de production d’énergie