par Valentijn van Nieuwenhuijzen, Directeur de la stratégie et Responsable Multi- Asset chez NN Investment Partners
L'attractivité de l'investissement Multi-Asset repose en grande partie sur la faiblesse constatée des rendements. À la suite de la crise financière, les banques centrales du monde entier ont baissé leurs taux directeurs et pris des mesures non conventionnelles d'assouplissement quantitatif. Dans ce con- texte, nombre d'investisseurs ont fait naître un « marché de la liquidité » destiné à bénéficier de l'im- pact d'une forte abondance de liquidité sur les futurs rendements des différentes classes d'actifs.
Contrairement aux stratégies reposant sur l’observation du cycle économique ou du crédit ou sur les variations du risque, ce « marché de la liquidité » crée un environnement permettant à la fois aux actifs sûrs et risqués d'afficher de bonnes performances. En d'autres termes, il permet à tous les actifs générant des cash flows de réaliser de bonnes performances. Ces revenus peuvent prendre la forme de coupons ou de dividendes offrant une perfor- mance supérieure à celle du cash. De façon générale, les actifs dits « sûrs" (emprunts d'État), les actifs de rende- ment (crédits et immobilier) et les valeurs de croissance (actions) réalisent de bonnes performent une fois cette stratégie mise en place.
Les marchés sont convaincus que la BCE et la Banque du Japon se sont alignées sur la Fed en adoptant une poli- tique monétaire de relance de l'économie, notamment par un approvisionnement massif de liquidités. On peut donc estimer aujourd'hui que le « marché de la liquidité » est l'une des forces les plus puissantes des marchés financiers. Depuis le célèbre discours de Mario Draghi du 26 Juillet 2012 sur le rôle de soutien à l'euro de la BCE et le changement d'orientation politique au Japon après la victoire électorale de Shinzo Abe fin 2012, il était clair que les trois plus grandes banques centrales du monde allaient utiliser l'arme de la liquidité pour combattre les risques de déflation mondiale. Les cours des marchés actions et du marché immobilier ont augmenté de plus de 50 % cumulé depuis le début de la vague de liquidités. Quant aux emprunts de l'État allemand, ils ont augmenté d'un peu moins de 20 %.
À cet égard, il apparaît qu'investir dans des classes d'actifs multiples ouvre la porte à des rendements attractifs. À horizon prévisible, le rendement des obligations d'État devrait rester bas et offrir par conséquent un faible poten- tiel. Le marché de la liquidité devrait donc rester une force dominante. Si la Fed devait commencer à relever les taux en décembre, cette hausse serait probablement modérée et sans heurt. De son côté, Mario Draghi a laissé entendre que son programme d'assouplissement quantitatif se prolongerait en décembre à l'instar de la Banque du Japon.
Face aux faibles rendements obligataires, les investisseurs traditionnellement prudents disposent d'options limi- tées d'investissement. Par exemple, les fonds de pension qui composaient traditionnellement une part relative- ment importante de leurs portefeuilles avec des obligations d'État sont contraints de chercher des alternatives offrant des rendements plus élevés compte tenu de leurs objectifs actuariels. On peut soutenir que les investis- seurs les plus prudents vont devenir plus nombreux au vu des changements démographiques à l’œuvre, du renfor- cement des réglementations et du traumatisme de la crise financière de 2008 qui ont déjà entamé la capacité et/ou la volonté des investisseurs à prendre davantage de risque.
Les stratégies flexibles Multi-Asset constituent une alternative pour les investisseurs obligataires traditionnels dont l'éventail d'opportunités de revenus est élargi et le risque du portefeuille global limité. Ainsi, un investisseur au profil de risque modéré a plus intérêt à transférer une partie du risque de taux lié à son portefeuille obligataire sur d'autres classes d'actifs offrant une meilleure rémunération du risque, ce qui est possible sans augmenter le risque du portefeuille global. Les fonds Multi-Asset visent à procurer des rendements attrayants tout en maintenant un niveau de risque comparable à celui d'un fonds obligataire diversifié.