par Edward D. Perks, Directeur de la gestion de portefeuille Core/Hybride chez Franklin Equity Group
Les actions américaines ont affiché des performances solides au 1er trimestre 2012, qui a été le deuxième meilleur premier trimestre depuis dix ans pour l'indice S&P 500®. Sur la période de six mois clôturée à la fin du 1er trimestre 2012, le S&P 500 a gagné plus de 25%. Parallèlement, l'indice obligataire Barclays U.S. Aggregate a réalisé un parcours globalement neutre. Toutefois, les performances sont plus contrastées depuis la fin du 1er trimestre, les investisseurs s'inquiétant du ralentissement de la croissance américaine et des défis titanesques auxquels doit s'atteler l'Europe pour régler sa crise de la dette.
Même si ces difficultés existent bien, nous pensons que l'économie américaine fait des progrès modestes et que de nombreuses entreprises locales affichent toujours des fondamentaux positifs, sous la forme de bénéfices robustes et des bilans plus sains. La forte surperformance des actions par rapport aux obligations depuis le quatrième trimestre 2011 a modifié le paysage des opportunités d'investissement. Ainsi, deux facteurs nous ont incités à délaisser progressivement les marchés du crédit pour préférer des actions offrant un revenu plus important.
L'un de ces facteurs est la baisse des rendements des obligations d'entreprise, qui provient principalement du faible niveau des taux longs et de la contraction des spreads de crédit. Cette dernière est une conséquence des refinancements massifs auxquels procèdent les sociétés sur les marchés, ce qui, pour elles, comporte beaucoup d'aspects positifs, mais n'offre en revanche pas forcément d'opportunités intéressantes en termes de revenu pour les investisseurs.
D'autre part, même s'ils restent attrayants sur le long terme, les rendements absolus des marchés du crédit se rapprochent de ceux d'autres opportunités d'investissement, comme les actions à dividende. Autrement dit, on assiste à un net resserrement des écarts de création de valeur potentielle entre les différents segments du marché.
Deuxième facteur qui nous pousse à réduire notre exposition au crédit, notre volonté de gérer de manière proactive le risque de taux d'intérêt, en cédant certaines positions obligataires à échéance éloignée au profit d'autres titres, principalement des actions ordinaires à dividende. En effet, nous identifions des opportunités intéressantes dans lesquelles les rendements des dividendes sont souvent plus élevés que les taux d'intérêt à long terme des obligations. Cette situation est assez inhabituelle, et nous pensons qu'elle illustre l'influence de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de ses plans d'assouplissement quantitatif sur les taux longs. Mais notre préférence pour les actions s'appuie aussi sur les fondamentaux robustes de nombreuses sociétés américaines, dont les finances sont maintenant en bien meilleure santé. Durant les dernières années, les entreprises ont cherché à allonger la maturité de leur profil de dette, réduisant ainsi leurs charges d'intérêts tout en conservant des marges bénéficiaires raisonnablement élevées.
Malgré les turbulences des marchés, les sociétés américaines enregistrent des bénéfices solides, ce qui semble de bon augure pour les actions. Nombre d'entre elles récompensent leurs actionnaires en augmentant leur dividende et en procédant à des achats d'actions, thème qui devrait jouer selon nous un rôle majeur en 2012.