par l’équipe de gestion de Henderson Global Investors
Tout comme 2011, l’année 2012 devrait réserver son lot de bonnes et de mauvaises surprises. Les gérants d’Henderson Global Investors restent donc confiants, mais vigilants. Ils dressent pour 2012 des perspectives prudentes sur l’évolution des marchés américains, européens et asiatiques, avec un focus particulier sur le Royaume-Unis et la Chine. Coté marchés émergents, l’intérêt des investisseurs devraient refluer en 2012.
Allocation d’actifs : « Nous sommes optimistes sur les valeurs américaines »
par Bill McQuaker, Directeur de la multi-gestion
Les données économiques semblent déjà montrer que la zone euro est en récession et qu’elle devrait y rester au moins jusqu’à la fin du premier trimestre 2012. La situation aux Etats-Unis est plus équilibrée et le pays a de bonnes chances d’échapper à la récession, bien qu’il reste vulnérable aux événements internationaux comme ceux survenant en Europe actuellement.
Dans l’ensemble, nous privilégions les actions car il s’agit de la classe d’actifs dont les perspectives, déjà mauvaises, ont été encore abaissées et qui dispose donc par conséquent du plus important potentiel de hausse. On ne pourra pas écarter la possibilité d’un éventuel effondrement de l’économie mondiale mais cela semble peu probable pour le moment.
Au sein des actions, nous sommes optimistes sur les valeurs américaines, notamment parce qu’il s’agit d’une classe d’actifs vendue par les investisseurs depuis dix ans. La Réserve Fédérale, outre le statut de devise refuge du dollar, dispose d’une vaste gamme d’outils prête à être utilisée en cas d’affaiblissement de l’économie. Le dollar US reste relativement faible, ce qui est une bonne nouvelle pour les exportateurs, alors que l’importance grandissante du gaz de schiste (source d’énergie nationale relativement bon marché) apporte un coup de fouet à l’économie. Le marché du travail aux Etats-Unis est flexible, réceptif où l’esprit entrepreneurial est favorisé ; ce sont là des éléments essentiels pour permettre à un pays de développer les petites entreprises et créer des emplois, deux éléments ayant tendance à sortir les économies du bourbier.
Actions Europe : « les marchés haussiers naissent souvent en période de récession»
par John Bennett, Directeur, Actions Europe
Nous sommes convaincus que nous nous dirigeons vers la fin de la crise de la dette souveraine en Europe et le fait que les marchés commencent à prendre le contrôle de la situation vient conforter notre point de vue. Il s’agit là d’une pré-condition nécessaire : il est souvent nécessaire de passer par une situation d’échec pour rappeler aux hommes politiques, qu’en fin de compte, ils ne contrôlent pas la situation. Nous nous sommes retrouvés dans cette situation lorsque les taux des obligations souveraines italiennes et espagnoles ont atteint 6% et continuaient de progresser vers 7% voire plus.
Par conséquent, s’il est vrai que les actions européennes risquent de continuer à baisser à court- terme, le fait que les marchés soient enclins à se révolter ne peut que signifier qu’une solution à la crise européenne est proche. Les hommes politiques sont apeurés, les investisseurs recherchent la « sécurité » des rendements dérisoires offerts par les obligations et les actions européennes ont atteint des niveaux attractifs : ce n’est pas le moment pour les marchés de baisser. Les opportunités que représentent les sociétés de grandes capitalisations sont là pour nous rappeler que les marchés haussiers naissent souvent en période de récession.
Actions Europe : « Les valorisations des marchés sont avantageuses sur le long-terme »
par Richard Pease, Directeur, Actions Europe
Les marchés actions européens devraient rester volatiles en 2012 en raison des incertitudes macro-économiques et politiques. Le défi actuel semble se résumer à convaincre Mme Merkel d’autoriser la Banque Centrale Européenne à avoir recours à la planche à billets pour essayer de résoudre la crise du financement et le dilemme de l’euro. Il est intéressant de noter que, suite au désendettement forcé des banques, des consommateurs et des gouvernements, l’inflation ne devrait pas être une préoccupation majeure à court-terme mais, avec la République de Weimar gravée dans les mémoires, l’Allemagne est tout naturellement nerveuse à l’idée de libérer le génie de l’inflation.
Bien qu’il ne soit pas possible d’écarter entièrement le risque de défaut/désintégration de l’euro, il est dans l’intérêt de tous de trouver une solution judicieuse même si les hommes politiques ont ralenti ce processus. Les actions européennes ont déjà été revues à la baisse pour prendre en compte les perspectives relativement sombres et, avec des indices européens qui s’échangent à moins de 9 fois les bénéfices prévisionnels à 12 mois (au 30/11/2011), les valorisations des marchés sont avantageuses sur le long-terme.
Il est difficile, dans le climat d’incertitude politique, d’effectuer des prévisions à court-terme mais le fait que les rendements des dividendes moyens soient supérieurs à 4% signifie que les investisseurs sont payés pour leur patience. La solidité des bilans offre également une protection et présente une bonne base pour une vague de fusions et acquisitions dans l’éventualité où le sentiment de confiance se renforcerait. Les actions sont, selon nous, sous-évaluées par rapport aux autres classes d’actifs. Les investisseurs doivent être courageux pour investir sur ces marchés mais il s’agit du moment idéal pour saisir des opportunités sur le long-terme.
Actions Royaume-Uni : « Les secteurs de l’industrie, en particulier l’aérospatiale et l’ingénierie, ainsi que les compagnies d’assurance devraient sortir leur épingle du jeu »
par James Henderson, gérant du Henderson UK Equity Income Fund
Aujourd’hui, les événements survenant en Europe influencent les décisions d’investissement alors que celles-ci devraient être basées sur les valorisations – elles sont actuellement à des niveaux relativement faibles alors que la croissance des bénéfices s’accélère.
2012 risque de surprendre les analystes : nous pensons que les marges vont continuer de progresser, contrairement aux consensus qui estime qu’elles ont atteint leur maximum et vont désormais baisser. Bien que les points de vue soient actuellement ternis par les nouveaux événements qui ne cessent de survenir, les perspectives sont en fait plutôt bonnes. Les publications des résultats au premier trimestre devraient apporter son lot de bonnes nouvelles. La part du chiffre d’affaire réalisée par les exportations vers les marchés en développement a été robuste. Les marges ont progressé grâce à la relative stabilité des salaires et à la baisse des prix des matières premières sur certains marchés.
Les secteurs de l’industrie, en particulier l’aérospatiale et l’ingénierie, ainsi que certains domaines du secteur financier devraient sortir leur épingle du jeu. Les carnets de commandes de l’industrie aérospatiale continuent de s’étoffer alors que les entreprises fournissant des services à ce secteur ne connaissent pas de ralentissement. Les principales compagnies d’assurance et d’assurance-vie du secteur financier sont nettement sous-valorisées et devraient bénéficier du moindre retour de confiance. Mais la période sera difficile pour les consommateurs qui doivent faire face à une diminution de leur pouvoir d’achat réel – tous les biens de consommation courante seront touchés.
L’année à venir semble pleine de promesse. Le marché, en dehors des zones cycliques, dispose d’un solide potentiel de croissance – et pourrait peut-être même atteindre les 20% – la croissance des bénéfices étant meilleure que prévue et les valorisations des entreprises se resserrant autour de la moyenne. Les paiements de dividendes devraient également augmenter, suivant ainsi la croissance des bénéfices.
Actions asiatiques : « Le principal risque à l’heure actuelle est l’impact que pourrait avoir les politiques occidentales en Asie »
par Michael Kerley, gérant du Henderson Horizon Asian Dividend Income Fund
Au cours de la dernière décennie, l’Occident a dépensé plus qu’il n’a épargné ; l’Asie a fait l’inverse et si l’Occident est désormais en déficit, l’Asie dispose pour sa part d’un surplus d’épargne. Nous espérons que ce cycle commencera à s’inverser au cours de l’année à venir avec une augmentation de la consommation en Asie ; les gouvernements mettent l’accent sur la demande intérieure plus que sur les exportations qui, aux vues de la détérioration de la croissance mondiale, devraient se contracter. Si l’Asie réussit à inverser la tendance, les perspectives devraient être bonnes.
Les points positifs : L’Asie a les moyens de réaliser de bons résultats. Les valorisations des entreprises sont bon marché, les sociétés ne sont pas fortement endettées (en fait, nombre d’entre elles disposent de liquidités importantes) et les équipes dirigeantes ont été rationnelles dans leurs choix de dépenses. Grâce à cela, les entreprises asiatiques sont bien mieux préparées à faire face aux ralentissements cycliques que par le passé. Au niveau macro-économique, l’Asie dispose de deux principaux avantages sur l’Occident. Tout d’abord, la croissance en Asie devrait être égale ou supérieure à la tendance, contrairement à l’Occident où elle devrait être égale ou inférieure. Enfin, alors que les gouvernements occidentaux n’ont désormais que peu d’options pour stimuler la croissance et éliminer des déficits grandissants (en raison de taux d’intérêt relativement bas et des niveaux de dettes élevés), l’Asie dispose encore de nombreux leviers politiques, ce qui lui confère plus de flexibilité en période de ralentissement.
Les risques : Le principal risque à l’heure actuelle est l’impact que pourrait avoir les politiques occidentales en Asie. Une croissance mondiale plus faible que prévue pourrait également exercer une influence négative. Un scénario plus extrême mais peu probable verrait l’interférence politique faire chuter certaines devises asiatiques ce qui, au bout du compte, pourrait conduire à la mise en place d’importantes restrictions commerciales, au détriment de tous.
Actions Marchés émergents : « Les pays émergents que nous apprécions pour 2012 sont le Brésil, la Russie et l’Afrique du Sud »
par Chris Palmer, Directeur, Actions Marchés Emergents
Les marchés émergents mondiaux devraient se reprendre en 2012, les craintes relatives à l’interminable crise du crédit qui sévit en Europe étant adressées à travers une série de réformes fiscales et monétaires visant à limiter les dépenses et les emprunts excessifs des gouvernements.
La plupart des pays de l’indice des marchés émergents mondiaux ont été contraints d’une façon ou d’une autre, au cours des vingt dernières années, à restructurer ou réformer leurs modèles économiques et à améliorer leur bilan national. Il n’y a aucune raison pour que l’Europe ne soit pas capable de mettre en place les mêmes mesures. Les problèmes de l’Europe devraient se résorber en 2012 et pourraient permettre aux investisseurs de mieux se concentrer sur les solides fondamentaux et les opportunités de croissance qu’offrent les marchés émergents. Les actions des marchés émergents mondiaux s’échangent à environ 10x les bénéfices prévisionnels pour 2012 (au 30/11/2011) et malgré de nombreuses révisions à la baisse des prévisions de bénéfices par le consensus au cours des derniers mois, la croissance des bénéfices devrait, dans l’ensemble, rester positive pour les actions des marchés émergents en 2012
Les pays émergents que nous apprécions pour 2012 sont le Brésil, la Russie et l’Afrique du sud. En ce qui concerne le Brésil, nous sommes rassurés par l’assouplissement récent de la politique monétaire et de certaines taxes financières qui avaient découragé les investisseurs étrangers à acheter des actions. Les secteurs de la consommation et de l’énergie sont tout particulièrement à favoriser au Brésil. La Russie devrait connaitre une bonne année grâce à de faibles valorisations, à la stabilité des prix des matières premières et à une amélioration significative de l’attitude envers les investissements directs en provenance de l’étranger et des réformes des marchés financiers.
Nous sommes optimistes en ce qui concerne l’industrie du gaz naturel, la déréglementation ayant fortement stimulé l’investissement privé. L’Afrique du sud reste également un de nos marchés préférés ; la forte demande intérieure continue de stimuler les rendements de plusieurs secteurs de service aux consommateurs, comme la vente de détail et les produits alimentaires de base. Notre stratégie pour les marchés émergents asiatiques est guidée par notre opinion positive sur la Chine, qui devrait de nouveau assouplir sa politique monétaire en 2012. Il s’agirait d’un important catalyseur pour les valeurs cycliques nationales dans des industries telles que le ciment et la machinerie. Nous avons également une opinion positive sur la Thaïlande où la stabilité des taux d’intérêt et la reprise du capital-investissement devraient aider le rythme de croissance des prêts bancaires.
Actions chinoises : « Au cours de l’année à venir, la consommation haut-de-gamme, les entreprises du secteur de l’internet et des logiciels, de même que les ressources naturelles telles que le gaz et l’eau sont nos thèmes d’investissement préférés »
par Charlie Awdry, gérant du Henderson China Opportunities Fund
La croissance économique de la Chine s’est visiblement ralentie en raison du ralentissement de la demande en provenance des marchés d’exportation clés tels que l’Europe et du ralentissement de la croissance intérieure. L’inflation devrait continuer de diminuer jusqu’à la fin de l’année et au début de l’année prochaine ; ceci devrait conforter les autorités dans leur décision d’assouplir la politique monétaire, ce qui traditionnellement s’avère positif pour les marchés actions. Les premiers signes d’une volonté de renouer avec la croissance se sont manifestés à travers des efforts fiscaux destinés à stimuler l’économie comprenant notamment des réformes de la TVA, un assouplissement des restrictions de prêts bancaires et une baisse du taux de réserves obligatoires des banques.
Nous sommes prudemment optimistes à l’approche de 2012. Le changement de dirigeant, événement ne survenant qu’une fois par décennie, entraînera un climat d’incertitude politique se manifestant par l’apparition de débats animés au sujet de la voie à suivre pour le développement futur de la Chine. Nous continuerons de surveiller l’évolution des conditions macro-économiques internationales, rendues difficiles par les problèmes de la zone euro. Par conséquent, la volatilité devrait croître à court-terme. Cependant, les valorisations des actions chinoises restent faibles et cette période devrait générer de bonnes opportunités d’investissement sur le long-terme. Au cours de l’année à venir, la consommation haut-de-gamme, les entreprises du secteur de l’internet et des logiciels, de même que les ressources naturelles telles que le gaz et l’eau sont nos thèmes d’investissement préférés. L’année 2012 devrait être une nouvelle année dynamique pour la Chine.
Obligations : « Au cours de l’année à venir, nous privilégierons les obligations les moins bien notées pour «l’investment grade» et les obligations à hauts rendements les mieux notées »
par John Pattullo, Directeur Obligations Retail
Les taux d’intérêt et l’inflation ne devraient pas constituer une menace majeure pour les marchés obligataires des pays développés au cours de l’année 2012 ; la principale inquiétude réside dans l’impact des mesures de désendettement généralisées. Les gouvernements s’orientent vers des mesures d’austérité alors que les ménages et le secteur bancaire sont également en train de se désendetter. Ceci pourrait entraver la croissance économique et entraîner une détérioration des ratios dette/PIB. Bien que les hommes politiques aient finalement prit la mesure de la gravité de la situation, ils ont besoin de promouvoir la croissance s’ils veulent éviter de nouvelles décotes et d’éventuels défauts de plusieurs pays périphériques de la zone euro. La survie de la zone euro sous sa forme actuelle dépendra de l’éventuelle obligation pour l’Italie d’effectuer une décote de sa dette. Les obligations italiennes sont largement détenues en tant qu’actif mondial et les conséquences pourraient être désastreuses – l’Italie pourrait être le second Lehman.
Les perturbations sur les marchés de la dette souveraine signifient que les « spreads » de crédit des obligations d’entreprises ont été revus à la hausse pour intégrer toutes ces mauvaises nouvelles. Les rendements actuels intègrent que, sur une période de cinq ans, 16% (pourcentage cumulé) des obligations d’entreprises européennes notées BBB feront défauts, ce qui paraît excessif lorsque l’on sait que le plus mauvais chiffre jusqu’à présent était de 5.8% avec une moyenne de 2% (depuis 1970).
Au cours de l’année à venir, nous privilégierons les obligations les moins bien notées pour «l’investment grade » et les obligations à hauts rendements les mieux notées. Nous sommes prudents envers les obligations notées AAA, en particulier au Royaume-Uni où les rendements des « Gilts » sont faibles car manipulés par le gouvernement. De l’autre côté du spectre, nous évitons également les obligations notées CCC car leurs niveaux de dette élevés pourraient être un fardeau un peu trop lourd à porter dans un environnement de croissance économique faible ou négatif.