par Daniel Morris, Chief market strategist, et Christophe Moulin, Head of multi-assets de BNP Paribas Asset Management
La reprise économique devrait s’affirmer et s’étendre à toutes les grandes zones géographiques au cours du second semestre, grâce aux vaccinations, aux vastes plans de relance budgétaire des États et au soutien des banques centrales. Cette évolution est de nature à soutenir les actifs risqués comme les matières premières et les actions. Dans ce contexte, l’inflation devrait s’accélérer, en particulier dans les secteurs durement touchés par l’effondrement de leur activité suite à la pandémie de Covid-19.
L’euphorie du début de l’année, provoquée par le déploiement de la vaccination et les mesures de relance budgétaire aux États-Unis, a désormais cédé la place aux inquiétudes quant au pic de la croissance américaine. Les chiffres décevants des créations d’emploi non agricole, des constructions immobilières et du commerce, combinés à une inflation plus élevée que prévu, ont ajouté des préoccupations (temporaires) de « stagflation » à la situation globale.
Si les entreprises se trouvent confrontées à une augmentation de la demande grâce à la relance économique et que les consommateurs disposent de liquidités suffisantes, alors même que les sociétés font face à une pénurie de main d’œuvre pour répondre à cette demande, de nouvelles surprises inflationnistes pourraient survenir.
Dans ce contexte, les actions européennes commencent à rattraper une partie du terrain perdu par rapport aux actions américaines au cours de l’année dernière. La distribution du plan de relance Next Generation EU va enfin commencer, ce qui devrait profiter en particulier aux petites capitalisations.
Allocation d’actifs de BNPP AM – ce qu’il faut retenir :
Notre scénario à moyen terme continue de favoriser les actions et les matières premières au détriment des marchés obligataires européens, compte tenu des facteurs fondamentaux et du soutien de la politique économique.
Trois grandes tendances de long terme en place depuis 2020 :
- Un marché haussier sur les matières premières : le cuivre est maintenant à un niveau record ; l’OPEP et le schiste limitent l’offre de pétrole alors que la demande américaine, européenne et chinoise monte en flèche
- De fortes convictions sur les actions des pays émergents : l’exposition nette aux actions reste longue via des positions sur des pays émergents, en particulier les actions chinoises, largement dominées par le secteur de la Tech.
- Une faiblesse du dollar américain
D’autres prévisions viennent compléter l’allocation d’actifs des portefeuilles :
- La poursuite de la tendance haussière des petites capitalisations européennes s’explique par la reprise économique plus rapide grâce aux vaccins, l’expansion budgétaire européenne (fonds de relance) et le soutien de la BCE, qui profitent aux « small caps ».
- La rotation de style de la croissance vers la « value » devrait continuer, nous conduisant à être acheteurs de « value & nbsp;»américaine et d’actions japonaises très cycliques et « value ».
- Les rendements de la dette locale sont élevés (5 %) et bénéficient d’un environnement de « recherche de rendement ». Les marchés locaux émergents sont plus attrayants après la baisse des taux et les devises émergentes ont la possibilité de rebondir contre l’USD.
- Enfin, pour diversifier les portefeuilles l’or présente des atouts intéressants : dans les scénarios de risque, et surtout en cas de choc inflationniste, l’or pourrait également être un actif attrayant.