par Lorenzo Ballester, Directeur Général de CCR Asset Management
Les marchés ne sont rien d’autre que le lieu où des êtres humains viennent confronter leurs peurs et leurs espoirs.
L’année commence et avec elle la saison des perspectives pour 2011. Une tradition à laquelle toute société de gestion qui se respecte doit sacrifier. Non pas que les économistes et prévisionnistes de tous poils jouissent d’un track record enviable en la matière : bien au contraire, les études ayant osé se pencher sur la question tendent plutôt à démontrer notre incapacité chronique à prévoir le cours des événements – cf James Montier. Mais une tradition est une tradition… Entendons-nous bien, toutefois, et paraphrasons Magritte : ceci n’est pas une présentation macro.
Notre fournisseur de boules de cristal ayant fait faillite en 2008, nous ne disposons à l’heure actuelle d’aucun moyen pour prévoir ce que fera l’économie dans le futur. Et quand bien même, cela changerait-il quelque chose ? Peter Lynch, meilleur performeur toutes classes d’actifs confondues de 1977 à 1990, avait coutume de dire : « Si vous passez plus de 13 minutes par an à analyser l’économie et les prévisions de marché, vous avez perdu 10 minutes ».
Quoi qu’il en soit, plutôt que de produire des prévisions macro et parce que la nature humaine est sans doute plus constante que la croissance économique, nous préférons nous intéresser à la nature comportementale des choses. Car les marchés et l’économie ne sont rien d’autre que le lieu où des êtres humains (qu’ils soient investisseurs, banquiers centraux, politiques ou dirigeants d’entreprise…) viennent confronter leurs peurs, leurs espoirs, leurs émotions ainsi que leurs intérêts parfois divergents.