par Graham Kitchen, Directeur de la gestion Actions chez Henderson Global Investors
Tard vendredi soir, nous avons vu Standard & Poor’s dégrader la note de la dette souveraine des Etats-Unis. Bien que cela ait eu un impact négatif sur les marchés, il est important de rappeler que deux des principales agences de notation ont maintenu la note AAA sur les Etats-Unis. C’est pourquoi, nous n’attendons pas d’incidences majeures sur les valorisations des bons du Trésor américain.
Ce qu’il faut souligner est qu’il est nécessaire pour les Etats-Unis d’adopter des mesures politiques pour offrir plus de sérénité au budget sur le moyen terme.
La dégradation de la dette américaine a également augmenté la pression sur la zone euro où, il n’y a plus aucun doute sur le fait que les problèmes de la dette à long terme sont bien plus graves. La nuit même, nous avons vu la BCE étendre son programme de rachat aux obligations souveraines de l’Italie et de l’Espagne. Bien que cette mesure mérite d’être saluée, elle ne va seulement provoquer qu’un répit passager ; il reste nécessaire d’élaborer une stratégie sur le long terme, approuvée par les politiques et les banques centrales, pour résoudre la crise de la dette souveraine en Europe.
L’aspect positif du déclassement opéré par Standard & Poor’s, est qu’il va hâter les mesures politiques pour contrôler l’émission d’obligations à long terme. Le défi pour les décideurs politiques sera à la fois de résoudre la question du remboursement de la dette à long-terme, tout en maintenant une trajectoire de croissance suffisante ; par conséquent, nous attendons que toutes les mesures politiques sur le long-terme soient accompagnées, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, de plans de relance à court-terme.
Alors, pourquoi les investisseurs se détournent des marchés ? Parce qu’il semble clair que la volatilité va subsister. Comment expliquer ces flux permanents sur les marchés ? Très simplement : les investisseurs ne croient pas que les banques centrales et les politiques aient la volonté ou une réelle capacité de faire face à ces enjeux. Comme évoqué précédemment, le mieux qu’il puisse se produire est que la dégradation de Standard & Poor’s hâte les décisions politiques.
Pour les investisseurs en actions, les valorisations demeurent extrêmement faibles sur les marchés, les titres peuvent présenter un potentiel d’appréciation important. Les bilans des entreprises demeurent relativement robustes à travers le monde. Nous allons donc assister d’un côté, à un ralentissement de la croissance du PIB et à une augmentation de la pression sur les revenus ; compensé de l’autre, par une valorisation très faible, de solides bilans et une croissance des dividendes dans de nombreuses régions du monde.
Ainsi, il reste des opportunités considérables, au sein des marchés asiatiques et européens, au travers tout particulièrement d’entreprises qui présentent des bilans robustes, une croissance des dividendes forte et un taux de rendement élevé.
Alors que la dégradation de Standard & Poor’s est clairement négative aux yeux des marchés, qui vont conserver leur volatilité ; ce que nous pouvons constater rétrospectivement, et avec un certain recul par rapport à la situation actuelle, est qu’il s’agit d’une occasion idéale d’investir en actions, car il y a de belles opportunités sur le marché actions.