par Chris Palmer, Directeur marchés émergents, et Vincent Houtteville, Analyste spécialisé chez Henderson Global Investors
Les marchés des pays développés, les investisseurs délaissant ce qu’ils considéraient comme des actifs risqués.
Les récentes cessions d’août 2011 sont différentes de celles survenues en 2008
Les marchés émergents ont des rendements similaires voire, pour certains d’entre eux, supérieurs à ceux des pays développés. Les investisseurs sont de plus en plus conscients que le principal problème auquel est confrontée l’économie mondiale se situe au niveau de la zone euro, région où la solidité des bilans des gouvernements et des banques est sujette à caution.
A côté de cela, le rendement des actions et la croissance du PIB des pays émergents se sont bien maintenus, et la situation économique n’a cessé de s’améliorer au cours des années précédentes.
C’est une des raisons pour lesquelles les marchés émergents se sont aussi rapidement repris depuis la forte baisse enregistrée en 2008 : en dépit de leur réputation d’actifs risqués, ils n’ont pas sous-performé les marchés développés lors des récentes cessions.
Les investisseurs semblent être moins enclins de vendre un actif présentant des avantages et peu de problèmes au niveau de ses fondamentaux.
Quelles opportunités offrent les marchés émergents aujourd’hui ?
Les actions de ces derniers s’échangent à des niveaux relativement bas, presque neuf fois le PER à 12 mois, ce que nous n’avions pas connu depuis la crise du crédit de 2008. Il est évident que la perception de ces marchés est en train de changer : les investisseurs les considèrent de plus en plus comme des investissements sûrs.
- Selon le Fonds Monétaire International, les pays développés du G20 ont un ratio dette publique/PIB brut de 80% contre un ratio inférieur à 40% pour les pays émergents du G20. La dette publique et la dette des ménages sont moins élevées dans les pays émergents.
- De plus, de nombreux pays émergents disposent de fonds souverains ainsi que des moyens d’épargne qui renforcent leur situation financière. La question de la solvabilité des gouvernements, cruciale à l’heure actuelle, laisse à penser que les marchés émergents sont moins risqués grâce aux opérations de désendettement qu’ils ont mis en place après leurs niveaux de dette records atteints entre 2002 et 2003. Ceci pourrait bien être une lueur d’espoir pour les pays développés qui cherchent aujourd’hui à se désendetter. La mise en place de ces processus est longue, mais elle doit représenter une priorité aussi bien pour les investisseurs, que pour les hommes politiques et les électeurs des pays développés. Tous doivent se préparer à affronter un processus long et laborieux. Les devises des pays émergents offrent également de bonnes opportunités. Ces pays ont été parmi les premiers à renforcer leurs politiques monétaires. Leurs taux d’intérêts à court terme sont dans l’ensemble plus élevés que ceux des Etats-Unis et de l’Europe.
Les pays émergents devraient donc continuer à enregistrer d’importants afflux de capitaux grâce à leurs faibles déficits fiscaux, un taux d’épargne élevé et un ratio dette/PIB stable, voire relativement bas. De plus, les devises locales devraient s’apprécier et les différentiels de taux d’intérêt devraient rester importants.
Les actions des marchés émergents offrent une alternative intéressante aux actions des pays développés sur lesquelles pèsent de nombreux risques macroéconomiques générés par l’importance des niveaux de dette souveraine.
Les arguments favorables aux marchés émergents sont plus pertinents que jamais.
Parmi ces raisons, on retrouve la croissance des classes moyennes, la hausse des salaires et la qualification des emplois, phénomènes qui contribuent à une hausse du pouvoir d’achat des ménages et à la croissance du secteur tertiaire.
Suite à la récente vague mondiale de cessions de titres, les actions des marchés émergents semblent moins risquées et plus intéressantes et leurs valorisations actuelles pourraient présenter de belles opportunités à l’approche de cette fin d’année. On s’attend donc à des réallocations de la part des investisseurs, qui devraient se détourner des obligations pour se recentrer sur les actions, mouvements qui pourraient générer des flux importants pour cette classe d’actifs.