par Edith Southammakosane, Research Analyst chez ETF Securities
Environ 35 000 barils de pétrole sont produits quotidiennement dans les zones contrôlées par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Le pétrole est ensuite distribué et consommé dans sa totalité en Syrie et en Irak, limitant l’impact de ce pétrole estampillé EIIL sur les cours mondiaux. Le marché mondial du pétrole est à l’heure actuelle en surcapacité. La production de pétrole syrien représente moins de 0,2 % de la production totale de brut de l’OPEP. Nous estimons donc que l’intensification des raids sur la Syrie n’aura qu’un impact limité sur la hausse des cours du pétrole.
Alors que le Brent et le WTI sont tous deux des pétroles bruts légers peu sulfurés, les facteurs fondamentaux qui affectent le cours du WTI tendent à être essentiellement centrés sur les Etats-Unis, contrairement au Brent qui est bien plus exposé au marché international. Le Brent s’est récemment trouvé sous pression, car l’Arabie Saoudite propose sans vergogne son pétrole sur le marché européen avec une forte décote par rapport à la référence européenne. Les niveaux des cours du Brent et du WTI sont plus importants que leur écart en termes d’impact sur les économies américaine et européenne. Au cours de l’année écoulée, la demande mondiale de pétrole a eu du mal à absorber l’offre excédentaire : les pays consommateurs de pétrole comme les Etats-Unis et l’Europe profitent de cours faibles.
L’Energy Information Administration (EIA) prévoit, pour 2016, un cours du Brent à 56,24 USD le baril et à 51,31 USD pour le WTI. Par ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que le marché se rééquilibrera autour de 80 USD le baril en 2020. La prochaine réunion de l’OPEP qui se tiendra le 4 décembre ne devrait créer aucune surprise majeure. L’Arabie Saoudite maintiendra probablement sa production à des niveaux élevés, malgré les demandes de réduction d’autres pays membres.