par Philippe Waechter, Directeur de la Recherche économique chez Natixis AM
La Fed observe des pressions inflationnistes plus marquées et de ce fait il ne peut être écarté la possibilité d’une remontée de son taux d’intérêt de référence lors de la prochaine réunion en décembre (13/14). Le communiqué est ici.
Son propos sur l’inflation est le seul véritable changement entre ce communiqué de presse et le précédent (on doit ajouter une perception de la dynamique de la consommation qui est moins vive qu’en septembre) (voir ici)
La Fed veut retrouver des marges de manœuvre dans la gestion de sa politique monétaire et c’est pour cela qu’elle est désormais prête à accepter une hausse de taux supplémentaire. Elle ne valide pas ici l’idée qu’elle aurait dû agir plus tôt comme certains l’évoquaient. Elle agit maintenant pour retrouver des marges et dans un contexte où elle doit aussi envoyer un signal indiquant qu’elle reste vigilante.
La Fed ne s’est pas trompée mais dans l’approche asymétrique de la politique monétaire elle préfère agir trop tard (avoir un risque d’inflation) que trop tôt (prendre un risque sur l’activité). Si elle augmente son taux de référence en décembre elle ne donnera pas de jalons très marqués sur la stratégie qu’elle mettra en oeuvre en 2017. (j’avais déjà évoqué cette idée ici et ici)
Le but n’est pas de contraindre l’économie qui n’est pas très vigoureuse et à l’allure encore incertaine mais de retrouver des marges. Il est donc inutile d’infléchir les anticipations dans la durée.
NB: Je fais implicitement l’hypothèse d’une victoire de Clinton. En cas de victoire de Trump le risque de récession est fort. La Fed révisera sa position dans cette situation maintenant son niveau de taux actuel en attendant d’y voir plus clair (voir ici)