par Jean Edouard Reymond, Directeur Général de l’UBP Asset Management France, Responsable de la Gestion Convertibles
L’option intégrée dans les convertibles agit comme un « matelas de sécurité » venant partiellement compenser l’impact négatif sur sa composante obligataire. Avec déjà deux hausses de taux d’intérêt en seulement trois mois aux Etats-Unis, et alors que d’autres sont encore attendues cette année, les investisseurs recherchent aujourd’hui des alternatives à leurs investissements obligataires. Cette tendance s'observe également en Europe, où les taux des marchés obligataires ont déjà commencé à remonter depuis la fin 2016, et pourraient poursuivre cette tendance dans un contexte où la BCE devrait adopter un ton moins accommodant dans les prochains mois.
Historiquement les convertibles surperforment dans les périodes de hausse des taux
La valeur ajoutée des convertibles dans cet environnement tient à leur plus faible sensibilité à la hausse des taux d’intérêt que les obligations classiques comparables. L’option intégrée dans les convertibles, qui permet à l'investisseur d'échanger son titre de créance contre des actions de la même entreprise sous certaines conditions, agit en effet comme un « matelas de sécurité » en compensant partiellement l'effet d'une éventuelle remontée des taux.
Sur les vingt dernières années, en Europe comme aux États-Unis, lors des onze principales périodes de hausse des taux d'intérêt, les convertibles ont non seulement surperformé systématiquement les obligations classiques, voire dans certains cas les actions, mais également fini systématiquement en territoire positif. A l’inverse, les obligations corporate ont toujours enregistré des performances négatives en termes absolus, au cours de ces phases. Or elles sont devenues anormalement chères sous l'effet des interventions massives de la BCE. Par son plan de rachats d'actifs, la banque centrale a en effet induit de fortes distorsions sur le marché du crédit, ce qui a réduit les opportunités en termes de spreads et maintenu une pression baissière sur les rendements. Les obligations concernées présentent désormais des rendements trop bas pour qu’ils puissent délivrer à eux seuls des performances suffisantes. Il est en conséquence légitime de se demander quelle sera la réaction de ce marché lorsque l’action de la BCE commencera à se réduire.
Les obligations convertibles ont quant à elles été préservées de cet effet de distorsion massif, car elles ne font pas partie des actifs éligibles au plan de rachats de la BCE. Aux niveaux de spreads actuels, elles offrent ainsi davantage de valeur que les obligations classiques comparables (en termes de devise, de qualité de crédit et de duration). Ces derniers mois, les convertibles ont d’ailleurs réussi à surperformer significativement les obligations classiques. Nous sommes convaincus que cette tendance ne fait que commencer et que cette dynamique positive devrait se poursuivre dans les mois à venir.
Une façon de s'exposer à la dynamique des actions avec un risque maîtrisé
Enfin, en réallouant leurs portefeuilles obligataires en faveur des convertibles, les investisseurs pourraient bénéficier non seulement d’une protection partielle contre l’augmentation des taux d’intérêt, mais aussi d’une exposition au potentiel haussier offert par les marchés actions. En effet, pour les investisseurs souhaitant renforcer leur exposition aux marchés actions sans être excessivement exposés à leur volatilité, une stratégie de convertibles internationales dynamique est bien un choix approprié.
Cette stratégie leur permettrait de bénéficier de l’environnement économique favorable qui prévaut actuellement, tout en tirant parti des avantages offerts par les convertibles, à savoir notamment la protection liée à leur plancher obligataire, ainsi que leur réel potentiel de diversification globale.