par Darren Williams, Senior European Economist chez AllianceBernstein (AB)
Au niveau mondial, la croissance demeure vigoureuse et l'inflation maîtrisée. En 2018, nous prévoyons que ces deux tendances se maintiennent.
Parmi les pays développés, la Banque d'Angleterre est la troisième grande banque centrale à avoir relevé ses taux d’intérêt. Pour autant, nous continuons à penser que les décideurs politiques des pays développés vont réduire leur stimulus monétaire de manière graduelle.
Toutefois, cela pourrait changer si l'inflation venait à accélérer, contraignant les banques centrales à adopter une politique monétaire plus offensive.
Les facteurs structurels et cycliques qui ont pesé sur l'inflation jusqu’à présent, sont susceptibles de s’atténuer au cours des prochaines années. Toutefois, cela ne serait pas suffisant pour entrainer une hausse nette des prix en 2018.
A court terme, cela présage d’un environnement favorable pour les actifs à risque. Parmi les autres principaux risques pesant sur les perspectives, nous pouvons également citer : la réduction du bilan des banques centrales, la géopolitique et la réaction de l’économie américaine face à la hausse des taux d'intérêt.
Nous prévoyons un renforcement du dollar ainsi qu’une hausse des rendements obligataires aux Etats-Unis et en Europe. Malgré un contexte de croissance positive, cela pourrait présager d’un environnement moins favorable pour les marchés émergents.
Prévisions mondiales :
- Nous prévoyons une croissance mondiale de 3,0 % en 2018, proche de celle attendue en 2017 (3,1%). Cette stabilité se retrouve aussi bien dans les pays développés (2,1% contre 2,2%) que dans les économies émergentes (4,6% contre 4,5%).
- Pour 2018, nous sommes plus optimistes que le consensus sur la croissance en zone euro (2,2% contre 1,8% de consensus) et au Japon (1,6% contre 1,1%). En revanche, nous restons plus prudents pour les Etats-Unis (2,0% contre 2,4%) et la Chine (6,0% contre 6,4%).
- Nous prévoyons une inflation moyenne de 2,5% en 2018, identique à celle de 2017. Dans ce contexte, les banques centrales devraient réduire leur stimulus monétaire de manière graduelle.
- En 2018, suivre l’évolution des salaires et de l’inflation sera crucial. Tout signe d'une augmentation plus rapide qu’attendue d’un de ces indicateurs entrainerait une réaction plus brutale de la part des banques centrales, ce qui n’est aujourd’hui pas intégré par les marchés.