par Christopher Dembik, Responsable de la recherche macroéconomique de Saxo Bank
Saxo Bank G20 Risk Radar identifie les évènements à portée politique dans les pays du G20 qui pourraient avoir un impact sur le marché. Il est mis à jour régulièrement avec les données les plus récentes.
Brexit : C’est certainement le risque politique le plus sous-évalué pour les mois à venir. De notre point de vue, la probabilité de ne pas parvenir à un accord avec l’UE est inférieure à 50% mais nous avons conscience que nous pouvons nous tromper et que les négociations peuvent échouer à tout moment, notamment en raison de la ligne dure observée par les Européens. Le prochain défi politique du Premier ministre T. May sera de réunir l’ensemble de son parti derrière son plan Brexit lors de la Conférence du Parti Conservateur qui se tiendra du 30 septembre au 3 octobre. Le Premier ministre prononcera son discours le dernier jour de l’évènement, ce qui devrait donner des indices sur sa capacité à rassembler et ses prochaines priorités. Notre scénario de base repose toujours sur l’obtention d’un accord de retrait et un accord de transition permettant au Royaume-Uni de quitter l’UE le 29 mars 2019. Cependant, il est probable qu’un large flou demeure encore à cette date concernant le détail des relations avec l’UE, notamment sur la question de la frontière au niveau de l’Irlande du Nord. Pendant la période de transition, la tension politique entre Londres et les autres capitales européennes devrait atteindre un climax à ce sujet et à propos d’un accord commercial de long-terme.
Budget italien pour 2019 : Les indicateurs avancés et les statistiques récentes, comme l’indice PMI et les attentes des entreprises, confirment le scénario d’une stagnation généralisée de la croissance au T3. A notre avis, cela va compliquer très sérieusement l’équation budgétaire pour 2019. L’absence de position commune du gouvernement sur le budget et la faiblesse économique risquent d’entraîner une hausse de la volatilité au cours des deux prochains mois, en particulier le 30 novembre, lorsque la Commission Européenne émettra son avis sur le budget italien. Toutefois, le risque de fortes perturbations est limité. Dans l’immédiat, le gouvernement italien a tout intérêt à respecter ses engagements budgétaires européens car il va avoir besoin de conditions de marché très favorables pour faire face à un besoin de refinancement atteignant 300 milliards d’euros l’an prochain.
La guerre commerciale : Il s’agit d’un risque très exagéré selon nous. Alors que la phase d’assouplissement quantitatif touche à sa fin, les investisseurs auraient plus intérêt à se focaliser sur l’évolution du dollar américain et des flux financiers, et moins sur la guerre commerciale. Depuis janvier dernier, l’économie mondiale a connu une hausse de 14% des distorsions commerciales (tarifs douaniers notamment) par rapport à l’année 2016. Dans le même temps, selon le Global Trade Alert, l’économie mondiale a connu une libéralisation accrue de 22% cette année. Compte tenu de ces chiffres, il semble que la guerre commerciale menée par les Etats-Unis représente davantage un risque à court terme pour la croissance et les marchés, mais elle n’est pas en mesure jusqu’à présent de faire dérailler la croissance mondiale et de provoquer une crise.