par Andreas Hoefert, Daniel Kalt et Christian Hilberath, économistes chez UBS Wealth Management
Selon les résultats de l’étude “Prix et Salaires” – étude réalisée par les économistes d’UBS tous les trois ans à partie de plus de 30.000 données -, les villes les plus chères du monde sont Oslo, Copenhague, Zurich, Genève, Tokyo et New York.
Ce classement a été établi à partir d’un panier normalisé de 122 biens et services. Si l’on tient également compte des loyers, la vie s’avère particulièrement coûteuse à New York, Oslo, Genève et Tokyo.
Kuala Lumpur, Manille, Delhi et Mumbai sont les villes où ce panier est le moins cher. Les données sur lesquelles repose l’étude ont été relevées simultanément dans 73 grandes villes du monde entre mars et avril.
La Suisse, le Danemark et les Etats-Unis versent les plus hauts salaires
Dans l’étude comparative de 73 grandes villes du monde, les salaires bruts les plus élevés ont été relevés à Zurich, Copenhague, Genève et New York. Quant aux salaires nets, c’est dans les deux villes suisses évoquées ci-dessus qu’ils sont les plus élevés. A Delhi, Manille, Jakarta et Mumbai, le salaire horaire net moyen représente moins d’un quinzième du salaire suisse.
Zurich et New York: neuf heures de travail pour un ipod nano
Notre étude comparative du pouvoir d’achat des salaires devient particulièrement éloquente si nous n’utilisons pas, comme jusqu’à présent, un panier de marchandises abstrait, mais que nous calculons combien de temps il faut travailler dans chaque ville pour acheter un produit le plus uniforme possible et disponible partout avec la même qualité. En moyenne mondiale, un travailleur obtient le salaire nécessaire à l’achat d’un Big Mac en 37 minutes, d’un kilo de riz en 22 minutes et d’un kilo de pain en 25 minutes.
Dans cette étude, nous utilisons pour la première fois un autre produit qu’une denrée alimentaire pour comparer le temps de travail. Un iPod Nano (avec 8 Go de mémoire) convient à merveille comme produit indifféremment disponible dans le monde entier. Un salarié moyen à Zurich et New York peut s'offrir un iPod Nano dans un magasin Apple après neuf heures de travail. À l’autre bout du classement, nous trouvons les travailleurs de Mumbai qui, dans l’hypothèse d’un temps de travail quotidien de neuf heures, ont besoin de 20 jours et donc d’environ un mois de salaire pour s’acheter le même iPod.
Durée du travail élevée au Proche-Orient et en Asie – La France lanterne rouge
La durée moyenne annuelle du travail est de 1.902 heures dans les villes étudiées. Ce chiffre atteint respectivement 2.119 et 2.063 heures dans les villes d’Asie et du Proche-Orient étudiées. Ainsi le Caire enregistre le temps de travail annuel le plus élevé au monde (2.373 heures), suivi de Séoul (2.312). Au niveau mondial, c’est à Lyon et Paris que l’on passe le moins de temps au travail, avec respectivement 1.582 et 1.594 heures par an.
Amériques
Un dollar gagné aux Etats-Unis a plus de valeur que chez le voisin canadien après déduction des impôts et prélèvements sociaux. Si notre panier de 122 biens et services est un peu moins cher dans les villes canadiennes de Montréal et Toronto, le salaire horaire net y est aussi moins élevé que dans les villes américaines prises en compte, à savoir New York, Los Angeles, Miami et Chicago.
Asie-Pacifique
Sur aucun autre continent l’écart de prix entre la ville la plus chère et la ville la moins chère n’est aussi élevé qu’en Asie. Alors que Tokyo compte parmi les cinq villes les plus chères du monde, d’autres localités telles Kuala Lumpur, Manille, Delhi et Mumbai se trouvent en queue de peloton. Les plus hauts salaires d’Asie sont payés à Tokyo. La population active de Tokyo, Hong Kong et Taipeh possède le plus grand pouvoir d’achat du continent asiatique. Sydney se situe dans les dix premières villes en comparaison internationale.
Europe
Malgré l’élargissement de l’UE à l’est le 1er mai 2004 et l’introduction de l’euro comme moyen de paiement officiel en Slovénie (janvier 2007) puis en Slovaquie (janvier 2009), l’ajustement des prix entre l’Europe orientale et occidentale reste minime. Ainsi notre panier, composé de 95 biens et de 27 services, est environ 35% moins cher dans les villes des Etats membres d’Europe orientale que dans les métropoles ouest-européennes. A titre de comparaison, la différence de prix entre l’Europe orientale et occidentale avoisinait 38% dans notre étude de 2006.
Le salaire brut dans les métropoles ouest-européennes est en moyenne plus de trois fois supérieur à celui d’Europe orientale. Les salaires sont particulièrement modestes en Bulgarie (Sofia) et Roumanie (Bucarest).
En effet, le niveau des salaires dans ces deux pays, qui sont entrés dans l’Union européenne en janvier 2007, est comparable à celui de la Colombie ou de la Thaïlande.
Londres, encore la deuxième ville la plus chère dans notre étude en 2006, a perdu presque vingt places suite à la forte dévaluation de la livre sterling, et se trouve à présent dans la moyenne d’Europe occidentale (chiffres relevés entre mars et avril). La livre sterling a atteint le point le plus bas de 1.40 contre le dollar américain justement lorsque notre sondage voyait Londres perdre presque vingt places dans notre classement des prix et salaires. Avec la livre sterling s'appréciant à nouveau autour de 1.70, les prix à Londres ont augmenté de 21%, ce qui remonte Londres de la 21ème à la 5ème place de notre classement des prix globaux.
Les billets de train sont les plus chers en Grande-Bretagne et en Allemagne. Un aller simple (seconde classe) sur une distance de 200 km est environ une fois et demie plus cher en Allemagne (51,40 euros) (67,20 dollars américains) que dans les autres pays d’Europe occidentale. Il n’y a qu’en Grande-Bretagne où le train est encore plus cher: à Londres, un voyageur devra débourser 68,20 euros (89,10 dollars américains), soit environ le double du tarif pratiqué dans les autres métropoles ouest-européennes.
Suisse
En moyenne, les habitants des villes suisses de Genève et de Zurich paient environ 20% de plus pour les biens, services et logements que dans les autres villes d’Europe occidentale. Le niveau exceptionnellement élevé du salaire brut en Suisse, doublé de prélèvements obligatoires relativement faibles, en font un pays particulièrement favorable aux salariés. Dans aucune autre ville les personnes actives n’ont autant d’argent à la fin du mois que dans les deux villes helvètes de Zurich et Genève. Le salaire horaire brut moyen atteint la contre-valeur la plus élevée (avant prélèvement des impôts et cotisations sociales) dans les villes de Copenhague, Zurich et Genève. Tout en bas du classement, nous trouvons Jakarta, Manille, Mumbai et Nairobi, où la contre-valeur réelle d’un salaire horaire brut moyen se situe seulement entre 11 et 15% d’un salaire zurichois. Le panier alimentaire, qui regroupe 39 produits, est le plus coûteux à Tokyo. En Suisse, les prix des denrées alimentaires sont à peine inférieurs: Zurich arrive en seconde position et Genève est troisième du classement. En Suisse, les denrées alimentaires sont en moyenne près de 45% plus chères que dans les autres pays d’Europe occidentale.