par Andrew Parry, Directeur de l’investissement durable chez Newton Investment Management
Les implications de la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine pour le secteur des énergies renouvelables aux États-Unis ont déjà été largement commentées. Sous l’ancien président Trump, les États-Unis semblaient de plus en plus isolés et déconnectés de la réalité climatique. Mais tous les espoirs se reportent aujourd’hui vers son successeur afin de parvenir à un consensus mondial sur la gestion du climat, accélérant ainsi la transition vers une énergie à faible teneur en carbone. La Corée et le Japon se sont en effet déjà engagés à atteindre la neutralité carbone pour 2050. Mieux encore, la Chine s’est fixé le même objectif à l’horizon 2060, tandis que la Russie envisage elle aussi de se joindre au mouvement.
Sur le seul mois de novembre 2020, sept entreprises de services aux collectivités aux États-Unis se sont engagées à fermer ou à réorienter environ 9 500 mégawatts d’électricité produite à partir du charbon, tandis qu’un nouveau record pour la capacité de production d’énergie éolienne aux États-Unis devrait être atteint pour 20201. Par conséquent, au vu des déclarations et du bilan de Joe Biden en matière environnementale, la présidence démocrate devrait favoriser l’intégration accrue des bonnes pratiques ESG par les investisseurs et les entreprises du pays. M. Trump avait auparavant opté pour une ligne dure à l’égard de certaines pratiques commerciales plus respectueuses de l’environnement.
Or, le secteur américain de l’énergie est de plus en plus influencé par des facteurs purement économiques et non politiques, et la demande et l’utilisation des énergies renouvelables ne cessent de croître. Le coût des énergies renouvelables devient de plus en plus compétitif par rapport à celui des combustibles fossiles, en particulier le charbon. Malgré le soutien de l’administration Trump à l’industrie du charbon, les énergies renouvelables satisfaisaient en avril 2019 une plus grande part des besoins en électricité que le charbon (23% contre 20%)2. Les États-Unis ont même enregistré en 2019 un volume d’investissements record dans les énergies renouvelables.
Mais même sous l’administration Biden, l’industrie des combustibles fossiles est de plus en plus consciente des défis qui l’attendent, la demande étant en effet appelée à diminuer au cours des dix prochaines années, même dans les pays en développement. Nous voyons les compagnies pétrolières investir toujours plus dans les énergies renouvelables, le captage du carbone et l’hydrogène pour tenter de s’adapter à un monde en pleine mutation.