par Hélène Baudchon et Cécile Duquesnay, économistes au Crédit Agricole
• La Fed a opté pour le statu quo général à l’issue du FOMC des 26-27 janvier, mais il y a eu un vote dissident.
• En première estimation, le PIB a affiché une progression de 5,7 % au quatrième trimestre 2009 (rythme annualisé).
• La confiance des ménages selon l’enquête du Conference Board s’est redressée en janvier.
Comme attendu, le FOMC des 26-27 janvier s’est soldé par un statu quo général. La Fed s’est gardé de changer quoi que ce soit à sa ligne de conduite. Elle a donc acté de l’arrivée à terme, au 31 mars, du programme d’achats des RMBS garantis par Fannie et Freddie. Et elle a réitéré sa formule consacrée selon laquelle les conditions économiques justifient de maintenir les Fed funds à un niveau exceptionnellement bas pour une période de temps prolongée. Néanmoins, la Fed reste prête à modifier si besoin ses plans en termes d’assouplissement quantitatif. En même temps, la tonalité globale du communiqué s’avère un peu plus positive qu’attendu.
Et il y a eu un vote dissident, T. Hoenig considérant que les conditions économiques et financières ont suffisamment changé pour que l’expression « maintien des taux bas longtemps » ne soit plus justifiée.
En première estimation, le PIB est ressorti en hausse de 5,7 % au quatrième trimestre 2009 (rythme annualisé). C’est un rythme de croissance élevé mais qui n’est pas (encore) synonyme de solidité, les variations de stocks étant responsables de 3,4 points de croissance. Les composantes de la demande finale sont plus mitigées avec une progression modeste de la consommation des ménages (2 %), un essoufflement du rebond de l’investissement résidentiel (5,7 %), une nouvelle contraction sévère de l’investissement en bâtiments (-15,4 %) et un recul surprise des dépenses publiques (-0,2 %). L’investissement en équipements et logiciels s’est en revanche remarquablement bien tenu (+13,3 %). Et le commerce extérieur affiche une contribution légèrement positive (+0,5 point). A l’horizon des prochains trimestres, cette performance de croissance ne se reproduira pas : la contribution des stocks sera moins positive et la demande finale peu vigoureuse, bridée par la purge des excès passés.
L’indice de confiance des ménages du Conference Board a progressé en janvier, pour le troisième mois consécutif, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis septembre 2008. Ce résultat encourageant est le signe que les consommateurs ressentent peu à peu l’impact de l’amélioration du marché du travail : leur jugement sur la « situation présente » s’est nettement redressé et la proportion de personnes jugeant difficile de trouver un emploi a diminué. Les anticipations se sont également améliorées, comme les intentions d’achat pour les six prochains mois. Néanmoins, la confiance reste encore très en deçà de son niveau de long terme. Si les ménages sont moins préoccupés par leurs revenus futurs, les pessimistes l’emportent, inquiets du taux de chômage à 10 % et du niveau record de chômeurs longue durée.
Aussi, cette enquête ne pointe toujours pas vers un redressement significatif de l’activité à court terme.