par Julien Russo, Gérant de portefeuille, Swiss Life Asset Managers France
Si une hausse des taux de 50 points de base est largement anticipée pour février, les investisseurs scruteront avec attention les annonces de Christine Lagarde.
Deux camps se dessinent à l’approche de la prochaine réunion BCE qui aura lieu jeudi 2 février :
D’un côté, les « dovish », qui craignent un impact négatif important du durcissement monétaire, avec une récession marquée pour 2023 faisant peser des risques sur les banques et les ménages, le retour d’une fragmentation financière entre les pays de la zone euro, et qui constatent dans le même temps que le « pic » d’inflation est passé, notamment aux Etats-Unis.
De l’autre, les « hawkish » soulignent au contraire les risques d’une inflation qui s’installe dans le temps, particulièrement en zone euro avec les prix de l’énergie qui augmentent depuis le découplage avec la Russie l’année dernière. De plus, les derniers indicateurs d’activité qui ont été publiés suggèrent que le ralentissement de l’activité est plus modéré que ce qui pouvait être craint par la BCE lors de la dernière mise à jour de son scénario économique en décembre, lui laissant davantage de marges de manœuvre.
Quasiment un an jour pour jour après la réunion décisive actant 250 points de base (bp) de hausse de taux en zone euro depuis juillet 2022, Christine Lagarde va encore une fois devoir convaincre que ce mouvement est loin d’être terminé. Inflexible dans son mandat de lutte contre l’inflation, une hausse de 50 bp est désormais acquise pour cette réunion de février. Toute l’attention se portera sur les annonces pour la suite : quel rythme en mars ? quel niveau terminal pour le taux de dépôt et à quel horizon ?