par Cyrille Geneslay, Gérant Allocataire chez CPR AM
Les performances des marchés actions au mois d’avril ont été le reflet inversé de celles des devises impliquant un regard neutre aux principaux mouvements détectés. Depuis lors, le risque de hausse de taux aux Etats-Unis de plus en plus probable, couplé avec l’appréciation du dollar, pénalise les actions émergentes et devrait favoriser la zone euro.
Malheureusement, dans les deux cas, les marchés consolident pour les raisons suivantes : fort endettement en dollar de certains pays émergents, crise politique dans la zone euro.
Dans les deux cas, les flux anglo-saxons vont continuer de sortir des deux régions car le manque de visibilité devrait perdurer quelques semaines/mois. Ce manque de visibilité est avant tout psychologique car la situation des pays émergents n’a plus rien à voir avec celle de la fin des années 90 (hors Turquie très fragilisée) et la présence de la Banque centrale européenne – même de loin pour l’instant – limite le risque de contagion autour de l’Italie. Il est donc trop tôt pour profiter de la récente baisse des deux zones pour une entrée sur un « prix intéressant » sauf à dire que l’horizon d’investissement est « vraiment » long… auquel cas, un ticket sur les pays émergents prend tout son sens.
Dans la lignée de l’appréciation du prix du pétrole et d’une classe d’actifs portée de plus en plus par des économies asiatiques (70% de l’indice) avec des enjeux quotidiens de plus en plus « développés ». En attendant, il faut donc jouer la hausse des taux américains, la hausse du dollar, la politique fiscale revue et corrigée et le plan de relance « trumpien » qui va sortir du chapeau avant les élections de mi-mandat cet automne. Dans le doute, il faut donc… renforcer les actions américaines et prendre le temps de voir venir…