par William De Vijlder, Chef économiste chez BNP Paribas
En matière de politique économique, l’agenda de la fin de l’année est bien rempli :
• La BCE devrait clarifier ses intentions en matière d’assouplissement quantitatif (QE)
• La Réserve fédérale annoncera vraisemblablement le démarrage de la réduction de la taille de son bilan
• Les regards sont également tournés vers les Etats-Unis (baisse d’impôts ?), la France et l’Allemagne
Les récents indicateurs confirment le tableau d’une croissance robuste en zone euro et largement satisfaisante au niveau mondial. En outre, la visibilité est bonne.
Dans ces circonstances, l’attention se porte sur d’autres facteurs. Dernièrement, l’incertitude géopolitique (Corée du Nord) a suscité une certaine nervosité des marchés financiers. On se demande aussi ce qui se passera du côté de la politique économique. En effet, après les mots, l’heure est venue de passer à l’action ou plutôt, du point de vue de la politique monétaire, « après le silence, place aux annonces ».
D’ici fin octobre, la BCE aura communiqué ses intentions en termes de QE (nous anticipons une extension mais à un rythme mensuel moindre), tandis que lors de sa réunion de septembre la Réserve fédérale pourrait annoncer le démarrage de la réduction de la taille de son bilan. Le récent silence – lors de la conférence de Jackson Hole, la semaine dernière, Janet Yellen et Mario Draghi ont passé sous silence les perspectives à court terme de politique monétaire – a laissé le champ libre aux opérateurs de marché, comme en témoigne la tendance claire de l’euro contre le dollar. Celle-ci était d’autant plus impressionnante que le différentiel de taux entre l’Allemagne et les Etats-Unis n’a pas vraiment bougé depuis la mi-avril.
Du coup, la sensibilité aux annonces monétaires pourrait être grande. Dans d’autres domaines de la politique économique on peut également s’attendre à des évolutions. La Maison Blanche et l’administration américaine cherchent à obtenir un accord sur les baisses d’impôts. Le cas échéant, cela pourrait influencer les perspectives de croissance, de taux longs, de politique monétaire voire du dollar. En Europe, les regards seront tournés vers la France (après la réforme du marché du travail, d’autres domaines, dont le budget, suivront) et l’Allemagne où le type de coalition qui sera formée après les élections du 24 septembre sera important pour la politique économique menée au plan fédéral et impactera les discussions au niveau de l’UE et de la zone euro.