En attendant le consommateur chinois…

Depuis l’annonce d’une croissance de l’économie chinoise de 11,9% au premier trimestre 2010 par rapport au premier trimestre 2009, nombreux sont les experts qui se demanden

Depuis l’annonce d’une croissance de l’économie chinoise de 11,9% au premier trimestre 2010 par rapport au premier trimestre 2009, nombreux sont les experts qui se demandent s’il n’y a pas un risque de surchauffe avec toutes les conséquences négatives que cela peut avoir. Le taux d’inflation a atteint 2,8% en rythme annuel en avril, soit son plus haut niveau depuis 18 mois.

Pour certains investisseurs, la Chine apparaît au contraire comme un modèle dans le monde en crise que nous connaissons. Philip Ehrmann, spécialiste des marchés émergents chez le fonds d’investissement Jupiter Asset Management, juge ainsi qu’après avoir soutenu l’économie grâce à un plan de relance massif les autorités ont retiré progressivement leur soutien pour éviter un emballement. Une correction a permis un réajustement des marchés financiers locaux de sorte que les valorisations des entreprises cotées sont à un niveau jugé correct.

La crise a permis à la Chine de lancer un vaste plan d’investissement dans les infrastructures (transport ferroviaire, l’environnement, l’efficacité énergétique et la santé) qui devrait, selon des spécialistes, permettre de doper la consommation des ménages et donc de rééquilibrer un système qui dépend énormément des exportations vers les Etats-Unis et l’Europe.

Lan Wang Simond, spécialiste de la Chine chez le fonds suisse Pictet, expliquait récemment à Paris que la classe moyenne chinoise avait besoin de réfrigérateurs, de téléviseurs, de toutes sortes d’appareils ménagers courants dans les foyers occidentaux. Il s’agit là d’un marché colossal et de nombreuses entreprises chinoises occupent ce créneau porteur.

Cette croissance de la demande interne est une bonne nouvelle pour les pays occidentaux. A la suite de la crise des subprime aux Etats-Unis puis de celle de l’euro en Europe, la Chine n’a plus d’autre choix que d’essayer de développer son économie domestique. Elle ne peut en effet continuer à financer l’endettement des Américains et elle prend conscience qu’une baisse de l’euro lui cause des problèmes structurels.

Pour des spécialistes du pays, il ne fait d’ailleurs guère de doute que Pékin va permettre dans les prochains mois une hausse du yuan par rapport au dollar, en élargissant la bande de fluctuation de 5% à 6%. C’est modeste mais c’est un premier pas. Il ne reste plus qu’à attendre que le consommateur chinois ouvre son porte-monnaie.