Prévisions 2015 : Croissance en hausse, inflation en baisse

Une croissance en hausse dans la zone euro, qui dénote un regain d’optimisme, mais une inflation qui demeure faible : tels sont les principaux enseignements du consensus réalisé par ZoneFinance/Globalix auprès des investisseurs pour l’année 2015.

Les économistes de marché interrogés tablent en moyenne sur une croissance du PIB de 1,5% pour l’ensemble de la zone euro contre 1,1% en janvier dernier, de 1,1% pour la France (0,8%), de 1,8% pour l’Allemagne (1,4%), de 0,6% pour l’Italie (-0,2%).

En revanche, les prévisions sont à la baisse pour l’inflation : 0,2% pour la zone euro (0,6% anticipé en janvier), 0,2% pour la France (0,6%), 0,3% pour l’Allemagne (0,9%) et 0,1% pour l’Italie (0,3%).

Voir Tableau Macro 2015-2016

Pour plusieurs économistes, cette situation risque de compliquer la tâche de la Banque centrale européenne (BCE) dont l’objectif est un taux d’inflation inférieur à 2% mais proche de ce niveau. Les plus pessimistes évoquent de nouveau un risque de déflation. La politique non conventionnelle de l’institut d’émission, avec notamment l’assouplissement quantitatif consistant à acheter de plus en plus de titres pour gonfler son bilan, montre ses limites : malgré les liquidités abondantes, l’investissement ne repart toujours pas franchement dans les pays membres de la zone euro.

Et ce n’est pas la situation de la Grèce qui risque de redonner confiance aux agents économiques. Si les dirigeants européens ont trouvé un accord le 13 juillet 2015 pour garder ce pays dans la zone euro, rien ne dit que les difficultés seront surmontées. Sous la conduite de l’Allemagne, l’Eurogroupe a imposé à Athènes des réformes extrêmement dures mais sans traiter la question de la dette, qui représente 175% du PIB et dont tous les experts sérieux – au Fonds monétaire international (FMI) et à la BCE – estiment qu’elle n’est pas soutenable à ce niveau et qu’il faut donc la restructurer.

En dépit de ces incertitudes, les stratégistes et gérants se montrent confiants pour les marchés actions européens. Ils prévoient en moyenne sur l’année 2015 une hausse de 17% pour l’indice Stoxx 600, de 16% pour l’EuroStoxx, de 19% pour le CAC 40 comme pour le DAX (Allemagne), de 23% pour le MIB (Italie) et de 10% pour l’Ibex (Espagne). A titre de comparaison, ils tablent sur seulement 6% pour le FTSE britannique de 3,6% pour le S&P 500 américain mais ce dernier a fortement progressé ces dernières années.

Voir Tableau Equities 2015

Comment expliquer l’apparent paradoxe des indices boursiers européens d’autant que la croissance mondiale est attendue désormais à 3,2% en 2015 contre 3,4% anticipé en janvier. Les économistes voient en moyenne la croissance à 2,6% aux Etats-Unis (3%) et à 6,8% en Chine (7%).

Les grandes entreprises européennes ont engagé de lourdes restructurations au cours des dernières années et sont en mesure de sécuriser leur profitabilité. Car seule la croissance des bénéfices peut justifier la poursuite de la hausse des cours alors que les valorisations sont à des niveaux historiquement très élevés.

L’amélioration de l’économie mondiale, avec une croissance de 3,6% en 2016, explique cet optimisme relatif. Mais gare au moindre accident conjoncturel…