par Hélène Baudchon, économiste au Crédit Agricole
- Hausse de 0,4% des ventes de détail sur le mois d’août.
- Hausse de 0,2% de la production industrielle sur le mois d’août.
- Hausse de 0,3% des prix à la consommation sur le mois d’août, mais prix hors énergie et alimentation inchangés.
– Les ventes de détail ont progressé de 0,4% sur le mois d’août, un chiffre marginalement supérieur à nos attentes. C’est une progression modeste, mais plutôt solide. La situation sur le front de la consommation ne s’améliore certes pas, mais elle ne se détériore pas non plus. Parmi les détails négatifs du chiffre, on retiendra la baisse des ventes de voitures (-0,7%), de l’ameublement (-0,5%), de l’électronique (-1,1%), mais aussi la hausse de 1,3% des achats alimentaires et de 1,9% des dépenses d’essence, qui vient gonfler artificiellement le total dans la mesure où elle est due à un effet prix. En revanche, les dépenses de santé (+0,6%), d’habillement (+1,2%), pour le sport (+0,9%) et dans les grands magasins (+0,4%) affichent une progression très satisfaisante. Donc, lorsque l’on retire les composantes les plus volatiles, on obtient quand même une progression de 0,5% des ventes, un chiffre qui a plus de poids que la hausse de 0,4% du total.
– La production industrielle a progressé de 0,2% sur le mois d’août, un chiffre en ligne avec les attentes, mais depuis un niveau sensiblement revu à la baisse sur les trois mois précédents. Cette hausse modeste vient de ce que la production de gaz et d’électricité a reculé de 1,5% sur le mois et la production automobile de 5%, des reculs tous deux d’ordre technique. La production manufacturière hors automobile a, elle, progressé de 0,5% sur le mois, un chiffre solide. Il ne fait pas de doute que la production a sensiblement ralenti ces derniers mois, avec la dissipation du soutien de la reconstitution des stocks, et que ce ralentissement va se poursuivre jusqu’à ce que le rythme de croissance de l’offre soit recalé sur celui, plus lent, de la demande. Cependant, sur l’ensemble du troisième trimestre, la hausse de la production industrielle devrait encore flirter avec les 5% (en rythme annualisé), après +6,5% au deuxième trimestre.
– Les prix à la consommation ont progressé de 0,3% sur le mois d’août, tirés vers le haut comme attendu par les prix de l’énergie. Hors énergie et alimentation, les prix sont restés inchangés sur le mois (contre une hausse de 0,1% attendue), ce qui laisse l’inflation sous-jacente en glisse- ment annuel à 0,9%, pour le cinquième mois de suite. Le rythme même de l’inflation sous-jacente reste dangereusement faible, mais sa stabilité est plutôt une bonne nouvelle en ce qu’elle tend à écarter le risque de déflation. Cependant, en variation annualisée sur trois mois (mesure la plus appropriée de la tendance à très court terme), l’inflation sous-jacente est repartie à la baisse, passant de 1,7% en juillet à 1,3% en août. Le très faible chiffre de l’inflation sous-jacente ce mois-ci est néanmoins largement dû à la (très légère) baisse inattendue de la composante logements. Ces évolutions devraient plutôt conforter la Fed dans son statu quo. Elle ne se relancera dans le quantitative easing qu’en cas de ralentissement supplémentaire significatif de l’inflation sous-jacente.