Etats-Unis : un mars, et ça repart !

par Hélène Baudchon et Cécile Duquesnay, économistes au Crédit Agricole

  • 162 000 emplois salariés non agricoles ont été créés en mars et le taux de chômage est resté stable à 9,7 %.
  • L’indice ISM sur le climat des affaires dans le secteur manufacturier a bondi à 59,6 en mars.
  • L’indice composite des prix S&P Case-Shiller sur vingt villes a progressé de 0,3 % (données cvs) en janvier.

 

Le rapport sur l’emploi du mois de mars contient des bonnes nouvelles côté emploi, un chiffre de chômage mitigé (en légère hausse à 9,75 %) et une mauvaise surprise (la baisse de 0,1 % sur le mois des salaires horaires nominaux). Sur les 162 000 créations nettes d’emplois salariés non agricoles, 48 000 sont des embauches pour le recensement. Le solde de 114 000 reste biaisé à la hausse par la disparition de l’impact négatif de la météo sur le chiffre de février. En moyenne sur février et mars, pour lisser ces effets de la météo, on compte 43 000 créations nettes d’emplois salariés privés, un résultat meilleur que le chiffre ADP de 23 000 destructions nettes d’emplois. Parmi les bonnes nouvelles du rapport du BLS, on retiendra : la révision en hausse des deux mois précédents, la remontée à 34 heures de la durée hebdomadaire du travail, les 40 000 créations nettes d’emplois dans les secteurs producteurs de biens et idem dans l’intérim. En revanche, le nouveau rallongement de la durée du chômage à 31,2 semaines n’est pas de bon augure.

En mars, l’indice ISM sur le climat des affaires dans le secteur manufacturier a surpassé les attentes en bondissant à 59,6 (contre 56,5 en février). Il s’agit de son plus haut niveau depuis juillet 2004 et le signe d’une accélération de la reprise industrielle, d’autant plus que cette progression est principalement due au saut de la composante « stocks » et à la montée des tensions sur les délais de livraison. Les composantes « nouvelles commandes » et « production » s’établissent au-dessus de 60, clôturant ainsi le premier trimestre à un rythme soutenu. La composante « emplois » perd certes un petit point (à 55,1), mais elle reste à des niveaux très favorables et synonymes d’une progression des effectifs.

La composante « commandes à l’exportation » bondit à 61,5, son plus haut niveau en vingt et un ans. Dix-sept secteurs sur dix-huit ont fait part d’une expansion de leur activité. C’est donc une enquête solide à tous les niveaux.

L’indice composite des prix S&P Case-Shiller sur vingt villes a créé la surprise en progressant de 0,3 % (données cvs) sur le mois de janvier. Il affiche ainsi son huitième mois consécutif de hausse et une progression de 4 % depuis son point bas d’avril 2009 (à mettre néanmoins en regard de sa chute de 32 % depuis son pic de mai 2006). Le rythme de baisse sur un an ralentit donc sensiblement (-0,7 %). La Californie en particulier voit ses prix immobiliers remonter de façon notable. Les signes de reprise sont donc bien là, mais la purge a-t-elle été totale ? En effet, l’évolution de l’indice cvs S&P Case-Shiller contraste avec celle des autres indices de prix immobiliers (LoanPerformance et FHFA), qui ont accusé des baisses ces derniers mois, plus en ligne avec un équilibre offre/demande encore défavorable.

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