par Esty Dwek, Head of Global Market Strategy de Dynamic Solutions chez Natixis IM
Comme on pouvait s’y attendre – et comme cela a déjà été annoncé – la Réserve fédérale a réduit son taux d'intérêt de référence de 25 points de base hier, assouplissant ainsi sa politique pour la première fois depuis 2008.
M. Powell a signalé qu'il était possible de procéder à d'autres diminutions cette année pour se prémunir contre les risques à la baisse. Toutefois, Jerome Powell a souligné que ce n'était pas le début d'un cycle d'assouplissement complet.
La Fed a également annoncé qu'elle mettrait fin à son resserrement quantitatif, comme prévu, mais qu'elle cesserait de réduire son bilan aujourd'hui, deux mois plus tôt que prévu.
Les marchés ont eu du mal à s'adapter à la formulation de M. Powell entre des réductions défensives et une croissance économique américaine toujours saine, interprétant les commentaires comme moins dovish que prévu, l'indice S&P500battant en retraite, les rendements américains à 2 ans augmentant et le dollar se renforçant. Les actifs émergents et l'or ont également souffert.
Quelle est la prochaine étape ?
- Ce résultat est largement conforme à nos attentes, et nous pensons qu'une deuxième baisse en septembre ou en décembre est probable, car l'inflation demeure modérée, l'incertitude commerciale persiste et des risques à la baisse pèsent toujours sur la croissance. Toutefois, nous ne croyons pas que l'économie américaine ait besoin d'un cycle d'assouplissement complet.
- Nous estimons que le marché fixe les prix trop souvent à l'avance et qu'il ajustera ses attentes au cours des prochains mois, comme nous l'avons vu hier soir dans une certaine mesure. Toutefois, avec une BCE très docile qui tire le Bund et d'autres rendements souverains européens vers le bas, le risque d'un soutien brutal reste, à notre avis, relativement limité.
- Après avoir évoqué les risques à la baisse, la Fed devrait continuer à suivre l'évolution de l'inflation fondamentale, l'évolution du commerce ainsi que la croissance externe, comme celle de l'UE, où la croissance s'est ralentie au deuxième trimestre.
Répercussions sur les investissements
· Étant donné que les prix du marché sont plus élevés que ce que nous croyons que la Fed va livrer, il est probable que les marchés obligataires s'ajustent au cours des prochains mois. Toutefois, nous estimons qu'une forte remontée des taux d'intérêt est improbable. Nous maintenons donc une certaine exposition de base à titre de protection dans les portefeuilles, mais nous préférons encore des durées plus courtes dans l'ensemble.
- Nous maintenons notre point de vue sur les marchés boursiers, même si nous croyons qu'une croissance décente des bénéfices sera nécessaire pour la prochaine phase ascendante. Néanmoins, il faut s'attendre à de la volatilité lors des prochaines annonces commerciales, à l’issue de l’annonce des données sur l'inflation, du Brexit et plus encore.
- Nous maintenons notre exposition aux actifs à risque, estimant qu'il est encore trop tôt pour éliminer tout risque de la table, mais trop tard pour devenir trop agressif.