par François-Xavier Chauchat, Economiste chez Dorval AM
La baisse de l’inflation sous-jacente aux Etats-Unis ces derniers mois interroge. Il nous faut admettre que le risque que notre scénario de normalisation progressive de l’inflation ne se réalise pas a nettement augmenté. Mais il n’y a pas péril en la demeure: soit l’inflation remonte cet été, soit la réserve fédérale stoppera son mouvement de hausse des taux. Aucune de ces options ne menace les marchés.
Une inflation plus faible que prévu et la communication Mario Draghi ont permis d’enterrer les angoisses liées à un éventuel « tapering » de la BCE. C’est très positif pour l’Europe du Sud, qui a déjà restauré sa compétitivité-prix, et qui sort enfin d’une situation de « trappe à dette ».
Bien que les fondamentaux restent favorables, les interrogations sur l’évaluation des actions, surtout mais pas seulement américaines, se font plus fortes. Nous avons étudié l’évaluation sectorielle à Wall-Street, qui suggère le secteur des technologies de l’information n’est plus responsable du PER élevé du S&P 500. Le bas niveau des prix des matières premières d’un côté, et du contexte de taux très bas de l’autre sont les principaux coupables de la cherté de Wall-Street.
La faiblesse de la volatilité et l’optimisme des investisseurs sont deux autres facteurs de risques souvent cités. Pourtant, l’histoire nous enseigne que la volatilité peut demeurer basse assez longtemps. De plus, l’optimisme croissant à propos de l’Europe ne semble pas avoir provoqué une explosion des flux. Ainsi, les investisseurs sont positifs à propos des actions en Europe, mais ils ne sont pas encore massivement investis.
Enfin, quelque chose d’important est en train de se produire au Japon : les profits des entreprises ont fortement monté alors que le Yen ne s’est pas affaibli. Nous avons investi dans un panier de 40 petites et moyennes valeurs japonaises très sensibles à la demande locale, avec des résultats très encourageants.