par Richard Pease, Gérant Actions Européennes chez Henderson Global Investors
L’annonce, tant attendue, du lancement du programme de rachat d’obligations par la Banque Centrale Européenne (BCE) le 6 septembre dernier, suivie le 12 septembre par la décision du Tribunal Constitutionnel allemand de ne pas bloquer la mise en vigueur du Mécanisme européen de stabilité, ont été bien accueilli.
Les événements des dernières semaines ont quelque peu soulagé la zone euro. Les actions européennes ont atteint leurs plus hauts niveaux de ces derniers mois, et les traders qui étaient short sur l’Euro ont été pris de court par le récent rallye qui a poussé l’euro-dollar à son plus haut niveau ces 4 derniers mois avec un cours à 1.30€.
Ce sentiment positif a permis à certaines pressions de retomber, centrées notamment sur les problèmes de liquidité à court-terme de la dette publique des pays périphériques. Cependant, le principal problème, à savoir la croissance économique, reste inchangé. Le problème de la dette publique reste important, les Etats ont besoin de réduire leurs ratios d’endettement ainsi que leurs déficits, une tâche rendue plus ardue par les différentes mesures d’austérité qui viennent freiner la croissance économique.
La situation macro-économique actuelle en Europe n’est pas idéale mais elle n’est pas non plus insurmontable. S’il est vrai que l’OCDE a revu ses prévisions de croissance à court- terme à la baisse pour l’Allemagne et la France, ces dernières devraient toutefois atteindre dans l’ensemble une croissance positive pour 2012 supérieure à celle du Royaume-Uni. La reprise inopinée de la production industrielle dans la zone Euro au cours du mois de juillet témoigne également d’une certaine résilience.
Cependant, les nouvelles macro-économiques au cours des prochains mois devraient apparaître comme un vrai défi. L’indice PMI Composite de la zone Euro, calculé par Markit, qui mesure l’activité dans le secteur des biens et des services, reste encore en phase de contraction au mois d’août pour le septième mois consécutif. Ceci semble conforter les prévisions d’une baisse d’environ 0.5% du produit intérieur brut pour les pays de la zone Euro au troisième trimestre. Le taux de chômage reste élevé et toute aide extérieure sera la bienvenue pour l’économie de la zone Euro. Il est bon de noter toutefois que la Chine et les Etats-Unis ont désormais une politique monétaire plus accommodante.
A court-terme, le marché pourrait faire les frais de prises de bénéfices mais d’un autre côté il est possible que les décisions prises par les banques centrales soient suffisantes pour éviter une correction cet automne. Il est cependant nécessaire, en ces périodes de volatilité, de ne jamais rien prendre pour acquis et il se pourrait que l’élection présidentielle américaine et les incertitudes liées au « plafond budgétaire » américain viennent secouer les marchés.
Les investisseurs ayant une vue plus long terme pourront profiter des valorisations actuelles du marché actions, relativement bon marché, en particulier en Europe. Le MSCI Europe hors Royaume-Uni s’échange à tout juste 10.7 fois les prévisions de bénéfices à 12 mois, bien en dessous de sa moyenne sur 20 ans de 15 fois et bien meilleur marché que l’indice des Etats-Unis, qui s’échange à 12.7 fois les bénéfices.*
Si l’on s’intéresse aux titres en particulier, de nombreuses sociétés européennes bien établies ont assaini leurs bilans au cours des dernières années et sont dans une situation bien meilleure que celle de leurs Etats respectifs, enregistrant une croissance de leurs bénéfices importante qui n’est pas reflétée dans leurs valorisations.
Nous sommes donc toujours convaincus qu’il est important de sélectionner des sociétés de qualité, génératrices de liquidités et disposant d’une équipe dirigeante fiable. Nous serons ainsi en bien meilleure position pour faire face à une baisse éventuelle des marchés tout en continuant de bénéficier de l’appréciation du cours des actions en période de reprise.
NOTE
*Source: Datastream au 31 août 2012