par Vincent Ganne, analyste chez IG Markets
Les grands pays émergés n’ont pas les mêmes problématiques économiques que nous et le cas du Brésil est à nouveau très symptomatique de cette situation. La Banque Centrale du Brésil n’est pas indépendante car elle est liée au ministère de l’économie. La politique monétaire brésilienne peut donc être la volonté de la présidence brésilienne seule, hors il peut y avoir conflit avec les autorités monétaires.
C’est actuellement le cas avec un débat qui nous laisse rêveur en Europe : doit t-on augmenter les taux pour contenir l’inflation ou les diminuer pour baisser la valeur du Real et soutenir plus encore la croissance économique. Le futur gouvernement brésilien souhaite aussi réduire l’excédent budgétaire pour financer des programmes de constructions d’infrastructures encore plus importants. Le coût de la ligne de TGV entre São Paulo et Rio de Janeiro a été nettement revu en hausse, l’Etat va devoir revoir son implication.
La Banque Centrale du Brésil souhaite quant à elle augmenter son taux de base au-dessus des 11% (taux nominal) car l’inflation a progressé. L’exécutif brésilien souhaite pérenniser un rythme de croissance annuelle autour de 5% par an en baissant les taux, la valeur du Real et l’excédent budgétaire.
La Banque Centrale a surement raison car son approche n’est pas politique, contrairement à la future présidente du Brésil qui doit affronter une première échéance en 2014. La décision monétaire qui sera prise sera certainement à mi-chemin entre ces deux ambitions.
La Chine navigue sur une croissance annuelle moyenne proche de 9%, la principale préoccupation est donc de maitriser l’inflation.
L’inflation, point commun de ces grands pays d’Asie et d’Amérique Latine, est regretté en occident bien que certaines autorités monétaires ne tiennent pas officiellement ce discours.
Les marchés actions de ces deux zones dévoilent aussi une configuration graphique assez similaire.
Laquelle doit t-on privilégier ?
En données hebdomadaires, les ressemblances techniques sont étonnantes :
- Une phase haussière en cinq temps qui s’est terminé en janvier 2010.
- Une période de consolidation en a-b-c, à l’avantage de l’Asie/Pacifique 3) Une reprise haussière depuis le printemps dernier, en faveur de l’Amérique Latine comme l’indique la tendance du ratio Dow Jones Asia/Dow Jones Latin America.
Depuis le mois de mai dernier, une nouvelle tendance haussière de fond a démarré après la correction classique en a/b/c.
L’actuelle consolidation s’inscrit dans ce mouvement et constitue plus que jamais une opportunité d’achat. La lecture graphique est sans ambiguïté, les sommets d’avril 2010 sont de très bons niveaux d’achat pour viser les résistances du printemps 2008.
Les deux configurations sont attrayantes mais il faut privilégier l’Asie, entrée dans une phase de surperformance depuis le mois d’octobre dernier.