par Marc Basselier, Responsable de la gestion convertible, et Scarlett Claverie-Bulté, spécialiste de l’investissement pour les obligations convertibles chez UBP Asset Management (France)
Dans un contexte encore largement dominé par l’évolution de la situation pandémique, les obligations convertibles offrent de belles opportunités aux investisseurs désireux de conserver une exposition aux marchés d’actions tout en maitrisant la volatilité de leur portefeuille. Cette classe d’actifs permet ainsi de s’exposer à moindre risque à des sociétés centrées sur la croissance, dont la technologie, qui représente une part significative du marché des convertibles à l’échelle mondiale.
Le dynamisme du marché des obligations convertibles ne se dément pas. L’an dernier, le marché primaire a enregistré une activité exceptionnelle avec un volume d’émissions de 160 milliards de dollars – un niveau qui n’avait pas été enregistré depuis l’avant-crise financière de 2008 – et les premiers mois de 2021 confirment la tendance.
Il faut dire que les vents sont particulièrement porteurs pour la classe d’actifs. Dans un contexte de volatilité des marchés actions, les investisseurs ont tendance à réduire la voilure sur les actifs risqués. Néanmoins, dans un environnement marqué par des taux d’intérêts toujours très bas, voire négatifs, rares sont ceux qui envisagent de renoncer purement et simplement à une exposition aux actions. Dès lors, la convexité des obligations convertibles constitue plus que jamais un sérieux atout. Obligation avec une option de conversion en actions, l’obligation convertible permet à ses détenteurs de profiter de la hausse des marchés actions tout en bénéficiant de l’effet amortisseur de l’obligation. Une asymétrie qui est recherchée par des investisseurs en quête de performance tout en limitant la prise de risque.
La récente hausse des taux d’intérêt n’est pas de nature à remettre en cause l’attractivité de la classe d’actifs. En effet, pour une même duration, les obligations convertibles présentent une sensibilité aux taux d’intérêt nettement plus faible qu’un instrument obligataire classique. Un atout qui leur vient de leur option de conversion, revalorisée par la hausse des taux d’intérêt. En outre, les périodes de hausse de taux se sont historiquement avérés être propices aux actifs risqués, et en particulier aux marchés actions, se traduisant, sur ces périodes également, par un comportement largement favorable des obligations convertibles.
La technologie, source de belles opportunités
Le fort dynamisme du marché des obligations convertibles, à l’origine d’un profond renouvellement du gisement, a créé de nouvelles opportunités d’investissement. Que ce soit pour palier un arrêt brutal de leurs activités ou, au contraire, une accélération soudaine de celles-ci, du fait de la crise de la Covid-19 un nombre croissant de société ont eu recours aux obligations convertibles pour bénéficier d’un financement rapide et efficace. A la clef, pour les investisseurs, des opportunités de diversification accrues au sein de la classe d’actif hybride sur un large panel de secteurs.
Dans ce contexte, les sociétés dites de croissance, parmi lesquelles nous retrouvons les acteurs de la technologie, ont continué d’être des pourvoyeurs importants d’obligations convertibles. A lui seul, le secteur de la technologie représente ainsi près du quart du gisement mondial des obligations convertibles. Ce segment d’activité est d’autant plus attractif qu’il concentre des entreprises bénéficiant d’une capacité largement éprouvée à générer une croissance pérenne de leurs revenus. Mieux, avec la digitalisation de nos économies et les changements de comportements des consommateurs, ces entreprises technologiques ont encore de nombreux marchés à conquérir, synonyme à moyen et long terme de perspectives de croissance toujours forte. Enfin, le secteur « technologie » bénéficie d’une grande richesse : une abondance de sous-secteurs et l’existence de nombreuses synergies entre ses différents acteurs.
De l’intérêt d’une approche quantitative
Pour tirer le meilleur parti du secteur technologique au sein du marché des obligations convertibles, une gestion quantitative constitue une option intéressante. Construite selon une approche d’allocation, et non de sélection, elle permet aux investisseurs de profiter d’une exposition la plus large et diversifiée possible à la thématique et ainsi profiter des caractéristiques uniques des obligations convertibles – notamment, leur profil asymétrique. L’enjeu est double : avoir une meilleure participation aux phases haussières du sous-jacent actions tout en profitant du rôle d’amortisseur de l’instrument obligataire, afin finalement de bénéficier au maximum de la dynamique globale du secteur des technologies.
Dans un contexte financier et macro-économique empreint d’incertitudes, crise de la Covid-19 oblige, les obligations convertibles demeurent donc une classe d’actifs stratégique à intégrer dans les portefeuilles. Leur exposition marquée à des tendances de long-terme, notamment portées par les valeurs technologiques, représente une raison supplémentaire de se laisser séduire par les obligations convertibles.