par Emmanuel Auboyneau, Gérant associé chez Amplegest
Malgré la résurgence de la pandémie de coronavirus dans plusieurs pays, l’activité mondiale reste vigoureuse et les perspectives toujours favorables.
La Chine est toujours le principal moteur de cette croissance, suivie des Etats-Unis, alors que l’Europe prend du retard en raison d’une campagne de vaccination poussive. Les constituants de la croissance future sont toujours aussi clairs, à savoir une consommation soutenue, liée à l’envie de retrouver une vie normale et favorisée par une épargne abondante, et l’investissement des entreprises en augmentation constante. Le commerce mondial devrait également retrouver des couleurs au second semestre. L’activité mondiale dans la seconde partie de l’année sera forte, c’est notre conviction, et elle sera globale. Les entreprises ont, dans l’ensemble, bien réduit leurs coûts fixes dans la période de crise récente et voient leurs perspectives de marge augmenter.
Aux Etats-Unis, le premier trimestre 2021 sera sans doute un peu plus faible que prévu en raison des différents reconfinements intervenus dans le pays. Mais les indicateurs de confiance sont très forts, chez les ménages et dans les entreprises. La campagne de vaccination est bien avancée et, les beaux jours arrivant, un rebond puissant de l’activité est à prévoir. L’administration Biden est par ailleurs en support de cette reprise économique avec différents plans de relance et notamment celui visant à une modernisation des infrastructures dans le pays. Le financement de ces plans sera annoncé prochainement et devrait notamment se traduire par une augmentation de l’impôt sur les sociétés.
En Europe, la situation est actuellement plus mitigée mais devrait s’améliorer d’ici à cet été. La production industrielle a déjà retrouvé son niveau d’avant crise. En revanche, la consommation et la confiance sont impactées par le rebond de l’épidémie. Si l’on part du principe que la vaccination va s’accélérer et qu’elle produira ses effets d’ici à trois mois, la suite s’annonce beaucoup plus positive. La croissance européenne au second semestre sera donc soutenue. Le plan de relance paneuropéen, si difficile à mettre en œuvre et qui vient en supplément des plans locaux, produira ses effets, au plus tôt, dans la deuxième partie de l’année. L’Asie, tirée par la Chine, devrait également connaitre une activité solide, profitant de ce choc de consommation et d’investissement que nous attendons.
Face à ces perspectives, les Banques Centrales restent prudentes et considèrent que le surcroit d’inflation que l’on constate aux Etats-Unis ou en Europe est en partie provisoire et lié à des facteurs non récurrents (hausse des matières premières notamment). La remontée des taux longs aux Etats-Unis est logique compte tenu du panorama macroéconomique. Elle reste à ce stable raisonnable, l’emprunt à 10 ans ne faisant que revenir sur son niveau pré Covid. La Réserve fédérale (Fed) ne changera pas son taux directeur avant au plus tôt plusieurs trimestres. En Europe, la Banque Centrale Européenne est encore plus soucieuse de maintenir les taux à leurs bas niveaux, d’autant plus que le continent est en retard sur le cycle par rapport aux Etats-Unis. Globalement, les Banques Centrales ne peuvent se permettre une remontée trop forte des taux compte tenu de l’endettement pléthorique des Etats et du coût que cela génèrerait. Il s’agit là certainement d’un des principaux enjeux des prochains mois.
Ces perspectives économiques sont plutôt favorables pour les marchés même si, comme on l’a vu, les taux doivent être surveillés. Elles ont entraîné des rotations sectorielles importantes ces dernières semaines, les investisseurs anticipant la reprise de secteurs fortement impactés par la pandémie. Les flux restent positifs et pourraient favoriser prochainement le segment des petites et moyennes capitalisations qui a pris du retard depuis deux ans. Nous souhaitons garder un équilibre global, tant géographique que sectoriel, dans nos portefeuilles et nous concentrer sur des actifs à la qualité fondamentale incontestable.