Marchés actions : « Il faut s’attendre à une volatilité plus élevée en 2014 »

par Léopold Arminjon, Co-gérant du fonds Henderson Horizon Pan European Alpha

Les actions européennes ont enregistré d’excellentes performances l’année dernière. Le biais long de notre portefeuille nous a été bénéfique. Mais il faut toutefois reconnaître que cette hausse des actions a été intimement liée au sentiment de marché. Les investisseurs ont anticipé une croissance plus rapide des bénéfices des entreprises en 2014. Ces dernières doivent désormais répondre aux attentes des investisseurs ou il pourrait y avoir des répercussions importantes.

Parmi ces répercussions, il faut s’attendre à une volatilité plus élevée en 2014. Au cours du premier trimestre, nous avons déjà assisté, à deux reprises, à une baisse supérieure à 4.5%. Celles-ci s’expliquent par les résultats décevants des entreprises enregistrés au cours du 4ème trimestre 2013, les inquiétudes liées à l’impact du tapering aux Etats-Unis sur les marchés émergents et, plus récemment, la situation en Ukraine.

Un environnement propice aux stratégies long/short

Dans un tel contexte, notre stratégie long/short nous permet de tirer profit de cet environnement et d’offrir à nos investisseurs un rendement compétitif avec un niveau de volatilité similaire à des portefeuilles obligataires traditionnels.

En cas de chute des marchés, nos positions courtes permettent de réduire notre exposition globale et de préserver le capital. Depuis le début de l’année, la plus forte baisse enregistré par le fonds est de -1.7% alors que le marché a chuté pour sa part de -5.5%.

De la même façon, nous pouvons renforcer notre biais long lorsque les inquiétudes semblent exagérées tout en restant attentif au contrôle des risques. L’Ukraine est manifestement le risque le plus immédiat. Economiquement, la Russie ou l’Occident n’ont aucun intérêt à ce que le conflit s’intensifie. Le rouble s’est déjà considérablement déprécié et le marché des actions russes a chuté. De son côté, l’Allemagne est toujours attiré par les approvisionnements énergétiques russes et ne souhaite pas affecter les premiers stades de la reprise européenne.

Un autre élément, bien moins évoqué, concerne la corrélation des valeurs. Après la crise financière, les corrélations entre les actifs sont restées inhabituellement élevées. Les investisseurs ont échangé des titres en se basant uniquement sur les données macro-économiques et ont ignoré les fondamentaux des entreprises. La tendance favorable à la dispersion des titres a fait son retour en 2013 et s’est poursuivie en 2014. Une bonne sélection des titres continue d’être récompensée.

Nous recherchons avant tout des idées d’investissement intéressantes permettant de générer des rendements ajustés au risque satisfaisants. Nous regroupons nos idées sur trois ‘books’ (défensifs, cycliques et financiers) afin d’avoir davantage de visibilité sur les risques liés à nos investissements. Nous nous demandons ensuite s’ils correspondent à notre vision du monde. Nous sommes généralement, à ce stade, positionnés de façon trop agressive par rapport à notre objectif initial. Nous introduisons donc des contrats à terme sur indices pour réduire le risque du portefeuille. Ces derniers ont tendance à affecter le portefeuille lorsque les marchés se comportent bien, comme ce fut le cas en 2013, mais il s’agit là d’un outil de gestion du risque important pour nous.

D’autre part, pour générer des rendements tout en limitant la volatilité de notre portefeuille, nous utilisons un processus de ‘stop-loss’ rigide fixé à 20%. Nous cédons donc automatiquement un titre s‘il perd 1/5ème de sa valeur. Pour cela, nous mesurons la performance des titres entre leur point culminant et celui le plus bas, plutôt qu’en partant du prix d’achat. Dans la pratique, le processus de ‘stop-loss’ est déclenché par des mouvements bien moindres. Mais de nombreux sélectionneurs de titres deviennent trop attachés à certaines entreprises, chose que nous préférons éviter. Nous n’avons dû déclencher le processus de ’stop-loss’ qu’une seule fois en 2013.

Pandora, futur meilleur contributeur pour 2014 ?

A l’heure actuelle, le positionnement du fonds est resté globalement le même au cours de 2013. Notre biais long et notre exposition nette entre 20 et 30% reflètent notre point de vue positif et notre tendance à réduire notre exposition lors des épisodes de volatilité. Notre exposition brute s’est située autour de 120%, un niveau relativement élevé qui témoigne du nombre important de bonnes idées d’investissement à la fois du côté long et du côté court. Nos trois ‘books’ sont équilibrés de façon uniforme ce qui suggère qu’il est possible de trouver de bonnes idées d’investissement sur tous les secteurs du marché, ce qui n’était pas le cas auparavant.

L’un des contributeurs majeurs cette année est le bijoutier danois Pandora, qui fût déjà l’un des principaux contributeurs en 2012 et 2013. Pandora a publié d’excellents résultats pour le 4ème trimestre et reste l’un de nos titres préférés. Nous avons investi sur le titre pour la première fois en novembre 2011 après que la société ait essayé, sans succès, d’évoluer vers un marché plus haut de gamme, entraînant une chute importante de son cours. La société a su retrouver le chemin de la croissance et des profits grâce à sa nouvelle équipe de direction et à la concentration de ses activités sur la vente de son produit star, les bracelets et leurs ‘charms’.