Royaume-Uni : « It is a hard road but it leads to a better future »

par Slavena Nazarova, économiste au Crédit Agricole

– Le ministre des Finances George Osborne a présenté, le 20 octobre, les détails des coupes budgétaires (Spending Review) à mettre en place à horizon 2014-15.
– Les minutes de la BoE de la réunion du 7 octobre ont montré un résultat des votes partagé. – Le volume total des ventes de détail ont continué de baisser en septembre, de 0,2% sur le mois

La Spending Review, présentée cette semaine, est en ligne avec le plan d’austérité annoncé en juin dernier. L’objectif est de supprimer, d’ici quatre ans, un déficit budgétaire structurel s’élevant à 109 milliards de livres, 48 soit le plus important en Europe. Les coupes budgétaires d’un montant global de 81 milliards de livres, s’ajoutent aux 30 milliards de livres de hausses d’impôts. Par ses réformes budgétaires, le gouvernement entend créer les conditions d’une croissance tirée par le secteur privé en favorisant les dépenses génératrices de croissance (investissements dans les infrastructures, les énergies propres et la science). Il prévoit la suppression de 490 000 postes dans le secteur public, une augmentation à 66 ans d’ici à 2020 de l’âge de la retraite, une taxe sur les profits bancaires. Les dépenses de la cour royale ne sont pas épargnées (baisse prévue de 14% d’ici 2012-13). Malgré les efforts budgétaires, les remboursements d’intérêts de la dette devraient continuer d’augmenter, impliquant une hausse des montants des dépenses courantes sur la période.

Adam Posen et Andrew Sentance se sont opposés à la décision de laisser la politique monétaire inchangée à l’issue de la BOE du mois d’octobre. Adam Posen a voté pour une augmentation du programme de rachats de titres (QE) de 50 milliards de livres à 250 milliards de livres. A contrario, Andrew Sentance a réitéré son vote en faveur d’un resserrement du taux directeur de 25 pdb à 0,75%. Le résultat des votes est symptomatique de l’incertitude exceptionnellement élevée des perspectives d’inflation à moyen terme. Les risques à la hausse comme à la baisse sur l’inflation continuent d’être perçus comme substantiels par la majorité du MPC. Les données macroéconomiques récentes n’ont pas permis de déceler la cristallisation d’un risque en particulier. Pour certains membres, la probabilité de plus de stimulus monétaire avait augmenté au cours des derniers mois mais ils préféraient attendre le prochain rapport trimestriel sur l’inflation, publié en novembre, pour décider si un passage à l’action était nécessaire.

Les perspectives incertaines sur les revenus futurs et la hausse des prix pèsent sur la confiance du consommateur, ce qui se reflète dans les chiffres récents des ventes de détail. Les ventes de détail ont baissé pour le second mois consécutif en septembre (-0,2% m/m pour le volume total, 0,0% hors carburant) après une chute de 0,7% m/m au mois d’août (-0,4% m/m hors carburant). Hors carburant, la baisse sur le mois s’explique par une chute des ventes de textile et de chaussures, vraisemblablement liée à la hausse des prix dans ce secteur. Les prix dans l’habillement ont en effet enregistré une hausse record pour une période d’août à septembre, en particulier dans la mode féminine, liée à la parution des collections d’automne. Les ventes dans les autres secteurs ont enregistré un rebond sur le mois. En glissement sur les trois derniers mois, la variation du volume des ventes de détail recule à 1,0% après 1,5%.

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