par Charles Anniss, Gérant de portefeuille petites et moyennes capitalisations chez UBP
Depuis le début de l’année, le compartiment des small & mid caps a le vent en poupe auprès des investisseurs. Davantage exposé aux marchés domestiques, l’univers des petites et moyennes capitalisations recèle de nombreuses opportunités en Europe.
Le marché des petites et moyennes capitalisations reste souvent mal couvert par les analystes financiers qui préfèrent se concentrer sur les grandes capitalisations. Pour les valeurs disposant d’une capitalisation boursière supérieure à 10 milliards d’euros, il n’est pas rare de disposer d’une vingtaine de recommandations d’analystes, parfois plus d’une trentaine. Difficile dans ce contexte de dénicher une information originale qui ne serait pas prise en compte par le marché. En revanche, les valeurs affichant une capitalisation inférieure à 1 milliard d’euros ne sont généralement guère suivies par plus de cinq analystes. En conséquence, certaines pépites sont délaissées par les investisseurs car la circulation de l’information dans cet univers s’avère beaucoup moins dynamique que dans celui des grandes capitalisations. Ainsi, ce marché reste relativement inefficient, ce qui crée des écarts de valorisation importants et donc de nombreuses opportunités.
Le recours à une méthodologie quantitative rigoureuse
Par ailleurs, le marché européen des petites et moyennes capitalisations offre une grande hétérogénéité d’un pays à l’autre. Aussi, afin de repérer les valeurs les plus attractives, il est préférable de disposer d’un outil de « screening » quantitatif efficace, capable de couvrir cet univers de plusieurs centaines de sociétés. Une base de données exhaustive doit permettre de sélectionner les valeurs offrant à la fois des perspectives de croissance intéressantes, un rendement élevé, un bilan solide et dont le titre bénéficie d’une liquidité suffisante pour que des arbitrages puissent être réalisés au moment opportun.
Des valeurs industrielles ou technologiques aux résultats solides
En 2016, les grandes capitalisations européennes avaient légèrement surperformé (de 2% environ) les petites et moyennes capitalisations, mais depuis le début de l’année 2017, les « smids » (contraction de « small & midcaps ») réalisent de meilleures performances en Bourse que les « large caps » (à +10,48% au 30 juin pour le MSCI Europe Small Cap contre +6.68% pour le MSCI Europe). Leurs bénéfices avaient d’ailleurs davantage progressé, l’année dernière, que ceux des « large caps ». Les économies européennes connaissent des conditions plus favorables (les indices PMI sont bien orientés), portées par la diminution du risque politique (élection d’Emmanuel Macron en France). Or, les valeurs moyennes sont davantage exposées aux marchés domestiques de la zone euro. Ces entreprises sont également plutôt tournées vers des activités cycliques, qu’elles soient industrielles ou technologiques. Très présentes sur les marchés de « niches », les valeurs moyennes subissent de façon moins marquée les aléas de la conjoncture globale. Un phénomène qui n’est pas toujours reconnu à sa juste mesure par le marché.
En résumé, les conditions macro et microéconomiques demeurent favorables à l’univers des petites et moyennes capitalisations. Malgré leur hausse récente, les niveaux de valorisation restent tout à fait raisonnables. De nombreuses opportunités existent encore, notamment sur les valeurs françaises, espagnoles ou irlandaises. A condition de pouvoir passer au peigne fin cet univers très riche et souvent insuffisamment couvert par les analystes spécialisés.