par Hamish Chamberlayne, Co-gérant ISR du fonds Henderson Global Care Growth
Les preuves du changement climatique sont évidentes : depuis l’ère préindustrielle les températures moyennes ont augmenté de 0.8 degrés, l’atmosphère est de 5% plus humide, les océans sont de 30% plus acides, le niveau de la mer a augmenté de 3mm par an et la calotte glacière de l’Arctique a diminué d’environ 30%. Le changement climatique est donc bien réel. D’ici 2020, les émissions devraient atteindre leur point culminant avant de chuter fortement puis se stabiliser à 2 degrés. Mais, si le taux de croissance se maintient à son niveau actuel, cette limite sera dépassée d’ici 20 à 30 ans. Nul doute que les combustibles fossiles ont été les principaux contributeurs de la croissance mondiale au cours du dernier siècle. Mais est-il vraiment possible de réduire notre dépendance à ceux-ci sans nuire à la prospérité économique mondiale ?
La bonne nouvelle est que les technologies qui nous permettront de réaliser avec succès la transition vers une économie à faibles émissions de gaz à effet de serre existent déjà et, mieux encore, elles ne sont pas forcément incompatibles avec la croissance économique. L’Agence Internationale de l’Energie a déclaré, en septembre dernier, que l’efficience énergétique pourrait à long terme stimuler le produit intérieur brut, créer des emplois et améliorer la balance commerciale tout en réduisant la dépendance aux importations de carburant. Elle décrit l’efficience énergétique comme un ‘moteur invisible’ de productivité énergétique, c’est-à-dire de l’énergie nécessaire pour produire une unité de PIB. Les véhicules intelligents, les infrastructures de transport et les bâtiments joueront par conséquent un rôle déterminant dans le développement durable de l’économie mondiale.
En parallèle, force est de constater que les industries fossiles ont déjà découvert 3 à 4 fois plus de CO2 qu’il nous est possible de brûler. Il est donc urgent pour les investisseurs de bien comprendre les risques à long terme que pourrait avoir une restriction des émissions de carbone sur le secteur des industries fossiles. Elles pourraient se retrouver avec des millions de dollars ‘de coûts échoués’ sur leurs bilans si les énergies fossiles et les ressources de production ne généraient plus de rendement économique. A ce titre, il est intéressant d’observer que les désinvestissements sont de plus en plus nombreux sur ce secteur, les autorités locales, les universités et les congrégations religieuses ayant déjà cédé leurs investissements sur le charbon, le pétrole et le gaz.
Par ailleurs, souvent désignées comme une alternative, les énergies renouvelables ne sont qu’une des solutions possibles. En effet, pour produire une politique énergétique réellement durable, il est nécessaire d’effectuer des développements en termes d’efficience énergétique afin de stabiliser et de réduire les émissions de dioxyde de carbone. Plus que le transfert de la production à des sources d’énergies propres ou le développement de technologies de captage et de stockage et du carbone, l’Agence Internationale de l’Energie est convaincue que l’efficience énergétique sera l’élément déterminant pour atteindre les objectifs de décarbonisation. Par conséquent, les pays les plus pollueurs devront, s’ils souhaitent réduire leurs émissions de dioxyde de carbone, agir de concert et mettre en place des mesures appropriées.
De notre côté, nous pouvons, avec le reste de l’industrie de l’investissement, changer les choses en adoptant une approche bottom up et en investissant par exemple dans les sociétés les plus efficientes. Nous sommes depuis longtemps convaincus que les sociétés pétrolières ne représentent pas des investissements durables. Comme nous n’investissons pas dans les sociétés pétrolières, le charbon, et les industries fossiles, le fonds Henderson Global Care Growth que nous gérons affiche une faible empreinte carbone.
De plus, notre fonds n’est que faiblement exposé aux énergies propres car nous n’avons pas trouvé beaucoup de sociétés correspondant à nos critères. En revanche, l’efficience énergétique est notre thème environnemental le plus important. Nous avons trouvé plusieurs opportunités attractives sur des sociétés bien placées d’un point de vue concurrentiel et susceptibles de générer des rendements durables. Les principales valeurs que nous détenons en portefeuille sont : Hubbell (systèmes de câblage), Legrand (installations électriques), Acuity Brands (technologie avancée LED), Schneider Electric (commandes électriques à basse tension), Regal Beloit (produits de contrôle de mouvements) et Trimble (systèmes de navigation). Nous avons également récemment initié des positions sur IPG Photonics (fabricant d’équipements laser de précision) et Omron: (fournisseur de systèmes d’automatisation).