UEM : l’Allemagne au top

par Frederik Ducrozet et Bénédicte Kukla, économistes au Crédit Agricole

  • Non seulement les enquêtes de confiance allemandes restent à des niveaux élevés, mais elles confirment également le rééquilibrage en cours de l’activité en faveur de la consommation et de l’investissement domestiques.
  • L’indice PMI composite, qui synthétise l'activité dans l'industrie et les services dans la zone euro, a reculé à 55 points en décembre.
  • Selon l’estimation finale d’Eurostat, l’inflation en zone euro est resté stable en novembre, à 1,9% sur un an.

 

Les enquêtes de confiance allemandes continuent de surprendre favorablement dans l’ensemble, même si de premiers signes de modération sont perceptibles. Si l’indice ZEW est remonté légèrement, sa composante courante a peu ou prou stagné en décembre (à un niveau très élevé). L’indice PMI dans l’industrie a rebondi fortement, mais celui des services a surpris à la baisse (toujours à des niveaux élevés). Enfin, l’indice phare IFO s’est de nouveau amélioré, même s’il a baissé dans l’industrie. Tous ces indicateurs, s’ils font encore peser des risques haussiers sur nos prévisions de croissance à court terme, sont en ligne avec notre scénario à moyen terme d’un rééquilibrage de l’activité en faveur des relais de croissance domestiques. Ce scénario resterait compatible avec une baisse graduelle des indices les plus cycliques (PMI manufacturier et ZEW).

Selon l’indice PMI des directeurs d’achat européens, l'activité a ralenti en décembre dans les services, mais a accéléré dans l'industrie. En effet, l’indice des services s’est replié à 53,7 points, après 55,4 en novembre. En particulier, la composante emploi dans ce secteur a baissé de 1,5 point, mais ce après une hausse de 2,6 en novembre. Les anticipations d’activité ont augmenté, mais moins fortement qu’au mois précédent. En revanche, l’indice dans le secteur manufacturier a augmenté de 1,4 point (à 56,8 points), au plus haut depuis avril. Toutefois, ce résultat a été tiré principalement par l’Allemagne, où l’indice a progressé de 2,8 points (s’établissant à 60,9 points). Au total, l'indice composite, qui synthétise l'activité dans l'industrie et les services dans la zone euro, a reculé à 55 points. Cette modération de l’activité en zone euro devrait se poursuivre en 2011. Nous tablons sur une croissance du PIB de 1,5% en moyenne sur l’année (après 1,7% en 2010).

L’inflation en glissement annuel dans la zone euro est restée stable en novembre à 1,9%. Parmi les principales composantes, les prix ont progressé dans les transports (3,8%), le logement (3,3%), et l’alimentaire (1,4%). La hausse des prix du carburant (+0,37 point), des combustibles liquides (+0,13) et du gaz (+0,09) ont également tiré l’inflation vers le haut. L’indice sous-jacent (hors prix de l’énergie, l’alimentaire et tabac) a augmenté plus faiblement de 1,1% a/a. Parmi les pays- membres, l’inflation a été la plus élevée en Grèce (+4,8% a/a), même si elle est en baisse depuis le mois de septembre. A l’inverse, l’inflation reste en territoire négatif en Irlande (-0,8% a/a). Les plans de rigueur actuellement en place dans ces pays devraient maintenir une pression baissière sur les prix en 2011, tandis qu’en moyenne l’inflation devrait rester relativement stable en zone euro en ligne avec la reprise modérée de l’activité. Au total, nous tablons sur une inflation de 1,7% en moyenne annuelle en 2011 (après 1,6% en 2010).

Retrouvez les études économiques de Crédit Agricole