UEM : signaux d’accalmie, pas de tempête

par Sandrine Boyadjian, Olivier Eluère et Paola Monperrus-Veroni, économistes au Crédit Agricole

• Les directeurs d’achat en zone euro gardent le moral en avril en dépit de l’accumulation des chocs économiques.

• France : le climat des affaires reste favorable, mais un léger ralentissement se profile au deuxième trimestre. 

• Allemagne : le retournement de l’indice IFO se confirme en avril.

• Le moral des directeurs d’achats en zone euro en avril a été meilleur qu’anticipé, et ce en dépit des chocs accumulés depuis le début de cette année (pétrole cher, euro fort, hausse du taux refi de la BCE et inquiétudes fortes sur les pays de la périphérie). En effet, l’indice PMI pour l’ensemble de l’économie s’est légèrement redressé en avril, à un niveau déjà élevé 57,8 (contre 56,6 prévu) après 57,6 en mars. Ce mouvement provient d’une hausse de l’indice PMI dans l’industrie manufacturière, ce dernier passant de 57,7 après 57,5. Dans les services, la confiance s’est en revanche légèrement repliée en avril, à 56,9. Sur le marché du travail, la situation devrait continuer de s’améliorer avec un indice reflétant une poursuite des embauches en avril. Ces résultats viennent ainsi conforter la stratégie de la BCE de poursuivre la remontée de son taux directeur. Par ailleurs, ces premiers résultats ne remettent pas, aujourd’hui, en cause notre scénario d’un ralentissement de la croissance du PIB au deuxième trimestre 2011 (de 0,3% t/t, après 0,6% t/t au premier trimestre).

• En France, le climat des affaires reste favorable en avril. Dans l’industrie apparaissent toutefois des signes de léger tassement, au regard de l’enquête mensuelle de conjoncture de l’INSEE. L’indicateur synthétique se maintient au même niveau que mars, 110, niveau significativement supérieur à sa moyenne de longue période (100). Les carnets de commande sont assez élevés et continuent à se regarnir, les stocks sont jugés bas et l’opinion sur la production passée est très favorable. En revanche, les perspectives personnelles de production restent bien orientées, mais s’érodent sensiblement par rapport à mars, à 19 contre 27. Dans les services, le climat des affaires continue à s’améliorer, à 109 contre 106 en mars. Ceci confirme que la croissance du PIB a été assez soutenue au premier trimestre (0,5% t/t et 1,7% a/a attendus) et qu’elle pourrait ralentir un peu au deuxième trimestre (0,3% t/t et 1,4% a/a prévus).

• L’indice IFO du climat des affaires dans l’industrie et le commerce allemands confirme en avril son repli du mois de mars. Le recul de l’indice à 110,4 points en avril depuis 111,1 points en mars est plus marqué que celui enregistré le mois précédent. Dans la totalité des secteurs ce sont les anticipations qui tirent vers le bas l’indice, la situation présente, quant à elle, continue d’être évaluée positivement. Dans le secteur manufacturier les anticipa- tions sont en recul pour le troisième mois consécutif et s’accompagnent de perspectives d’embauche plus prudentes, en dépit d’une remontée ininterrompue du taux d’utilisation des capacités. Dans la construction aussi depuis trois mois les perspectives s’assombrissent, mais c’est dans le commerce, autant en gros qu’au détail que l’indice a le plus baissé depuis janvier. L’indice composite demeure néanmoins à un niveau bien plus élevé que sa moyenne de long terme et sa dégradation reste compatible avec le simple ralentissement du rythme de progression de l’activité au deuxième trimestre, inscrit dans nos prévisions (+0,4% t/t, après +0,7% au T1).

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