par Benoit Jauvert, Président de la Financière de l’Oxer
En mai 2012 les indices terminaient le mois sur une lourde chute. Sous l'effet de la crise en Grèce, les investisseurs s'interrogeaient sur d'éventuelles répercussions sur l'Europe du Sud (Portugal, Espagne et Italie) et fuyaient massivement les marchés financiers. Des annonces favorables lors du sommet européen le mois suivant, puis quelques jours plus tard, la devenue célèbre affirmation du président de la BCE quant à la survie de l'euro, marquaient le début d'un cycle boursier haussier. Détendus à l'idée que le sapeur-pompier, Mario Draghi, contrôlait la situation, les investisseurs s'étaient mis à voir le verre à moitié plein alors qu'ils le voyaient à moitié vide encore quelques semaines auparavant.
Un an plus tard, l'indice STOXX Europe 600 a conclu le mois de mai 2013 sur une douzième hausse d'affilée, propulsant l'indice 30% au-dessus du niveau où il était il y a un an. Pour autant, les données macroéconomiques restent décevantes en Europe, reflet d'une dégradation entamée depuis plusieurs mois. Toutefois, les premières lueurs apparaissent comme notamment en Espagne où le nombre de demandeurs d'emplois a baissé pour le second mois, crédibilisant les premiers signes d'une inflexion de tendance sur la dégradation de la situation économique du pays. De même, le Fonds Monétaire International a salué les efforts de la Grèce, estimant que le pays est sur la bonne voie pour réaliser ses ajustements fiscaux et reprendre le chemin de la croissance dès 2014.
Les marchés actions pourraient bien voir leur progression se poursuivre (certes pas de manière continue) au fur et à mesure que la pression va se porter sur le marché obligataire. En effet, les débats au sein de la Réserve Fédérale concernant le rythme des achats d'actifs dans le cadre de sa politique non conventionnelle ont provoqué de gros dégagements sur les obligations d'emprunts d'Etat. Si l'impact a été plus violent sur le 10 ans américain, les taux longs allemand et français se sont aussi fortement tendus.
Si le mouvement perdure sur la classe obligataire, le marché des actions pourrait donc en profiter en poursuivant son mouvement haussier. D'ailleurs, à la lecture des performances sectorielles au cours du mois de mai, on peut constater que les investisseurs croient au rebond de l'activité comme en témoigne les gains engrangés par le secteur de l'automobile (+9,3%).
Il y a un an, un sondage de la Sofres exprimait le scepticisme des français par rapport à la bourse : beaucoup de petits porteurs l'avaient désertée et ne souhaitaient pas y revenir. Peut-être que ce rebond et une amélioration de la conjoncture leur feront revoir leur jugement.