Des prévisions 2016 fragilisées par la Chine ?

Une croissance en légère hausse et une reprise de l’inflation dans la zone euro en 2016 par rapport à 2015 : le consensus ZoneFinance/Globalix réalisé auprès des investisseurs pourrait inciter à l’optimisme mais la situation en Chine, qui provoque une bourrasque sur les marchés financiers, pourrait remettre en cause ce scenario.

Les économistes de marché interrogés tablent en moyenne sur une croissance du PIB de 1,7% pour l’ensemble de la zone euro, avec 1,4% pour la France, 1,8% pour l’Allemagne, 1,2% pour l’Italie et 2,4% pour l’Espagne.

Les prévisions pour l’inflation montrent aussi un redressement 1% pour la zone euro, 1% pour la France, 1,3% pour l’Allemagne, 0,9% pour l’Italie et 0,7% pour l’Espagne.

Voir Tableau Macro

S’agissant des marchés d’actions, les stratégistes et gérants se montrent plutôt confiants. Ils prévoient en moyenne sur l’année 2016 une hausse de 10,5% pour l’indice Stoxx 600, de 10,3% pour l’EuroStoxx, de 11,4% pour le CAC 40, de 8,9% pour le DAX (Allemagne), de 10,8% pour le MIB (Italie) et de 105,1% pour l’Ibex (Espagne). A titre de comparaison, ils tablent sur seulement 7% pour le FTSE britannique de 3,1% pour le S&P 500 américain.

Voir Tableau Equities

Ces prévisions sont à prendre avec précaution. L’Euro Stoxx a fini en 2015 en hausse de 3,85% alors que le consensus tablait encore sur une progression de 16% à la fin du premier semestre. Le CAC 40 a gagné l’an dernier 8,5% (19% anticipé), le Dax 9,6% (19%), le FTSE MIB 12,7% (23%). Londres a reculé de 4,9% (6%).

Les marchés boursiers européens avaient réalisé d’excellentes performances au premier semestre mais les inquiétudes concernant la Chine, après avaient provoqué des dégagements importants à partir d’août.

Après une croissance de 6,8% en 2015, les économistes attendent 6,4% en 2016. Le ralentissement de l’économie chinoise est réel depuis quelques années. Mais il faut tenir compte de l’effet de base. La Chine de 2016 est la deuxième puissance mondiale et il est normal que le rattrapage à l’œuvre depuis 30 ans s’estompe.

Mais les turbulences montrent l’importance de la Chine pour les autres pays, les émergents producteurs de matières premières mais aussi les pays développés qui lui vendent et achètent des produits manufacturés.

Des économistes alertent depuis quelques trimestres sur la dépendance des marchés financiers vis-à-vis des banques centrales, qui ont ouvert les vannes à liquidités par le biais des programmes d’assouplissement quantitatif. Que dire de la dépendance de l’économie mondiale vis-à-vis du moteur chinois.

Les prévisions seront sans doute ajustées au cours des prochains mois en fonction de ce qui se passera en Chine…