Etats-Unis : la croissance passe la troisième

par Hélène Baudchon et Laure Nguyen, économistes au Crédit Agricole

  • Croissance de 3,2% au quatrième trimestre 2010 en première estimation (rythme annualisé).
  • Rebond significatif en janvier de l’enquête de confiance des consommateurs du Conference Board.
  • Bond de 17,5% des ventes de logements dans le neuf sur le mois de décembre.

 

Le PIB a progressé de 3,2% en rythme annualisé au quatrième trimestre 2010 en première estimation. Si le chiffre en lui-même n’est pas une surprise, sa composition est un peu plus surprenante. La consommation des ménages a vigoureusement progressé (+4,4%), un rythme probablement non soutenable à court terme, compte tenu de l’amélioration encore modeste du marché du travail et de la hausse des prix alimentaires et de l’essence.

L’investissement résidentiel a légèrement augmenté (+3,4%), tandis que les dépenses publiques ont ôté 0,1 point de pourcentage à la croissance, deux évolutions contraires à nos prévisions. Le tassement du rythme de hausse de l’investissement productif (+4,4%) est en revanche en ligne avec nos attentes. Les surprises les plus importantes viennent de la contribution du commerce extérieur et des variations de stocks, bien plus positive qu’attendu pour le premier (+3,4 points de pourcentage), du fait d’une forte correction des importations et bien plus négative pour les secondes (-3,7 points), ces deux évolutions étant liées. Au final, on retiendra que, si le chiffre global n’est pas extraordinaire (bien que supérieur au potentiel et en nette accélération par rapport aux deux trimestres précédents), le cœur de la croissance est solide (progression de 3,4% de la demande intérieure finale).

L’enquête de confiance des consommateurs du Conference Board a enregistré une belle progression en janvier, après son repli du mois de décembre. En passant de 53,3 à 60,6, elle atteint ainsi son meilleur niveau depuis mai dernier. Cette amélioration est portée aussi bien par un jugement plus positif sur la situation présente que par le redressement des anticipations, à mettre sur le compte de la hausse des marchés actions qui contrebalance celle du prix de l’essence.

Les signes de mieux sur le marché du travail se retrouvent aussi dans la hausse du pourcentage de ménages jugeant les emplois abondants (de 4,2% à 5,2%) et la baisse de la part de ceux qui les jugent difficiles à trouver (de 46% à 43,4%). En niveau, la confiance n’est, en ce début d’année, que marginalement plus haute qu’il y a un an mais, voyons le verre à moitié plein, c’est une bonne entrée en matière.

La toute dernière fournée d’indicateurs immobiliers est bonne de prime abord. Le bond de 12,3% des ventes dans l’ancien sur le mois de décembre et celui de 17,5% des ventes dans le neuf ne passent en effet pas inaperçu. La nouvelle progression mensuelle de 2% de l’indice des promesses de ventes dans l’ancien est également encourageante.

De même que, à tout prendre, l’apparente stabilisation du rythme de baisse mensuelle des prix immobiliers (tels que mesurés par l’indice S&P Case-Shiller composite sur vingt villes). Cependant, mise en perspective, la hausse du marché du neuf est insignifiante et ne modifie pas l’image d’un marché en plein marasme. De plus, la baisse sur les dernières semaines des demandes de prêts et (l’adaptation à) la remontée des taux hypothécaires font peser un risque baissier non négligeable sur les ventes, dans l’ancien comme dans le neuf, sur les tous premiers mois de l’année.

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