Gestion obligataire : un début d’année en fanfare

par Gaëlle Mallejac, Directrice de la Gestion de Taux chez Groupama AM

Taux longs

Ce début d’année est marqué par un vent d’optimisme sur les marchés, optimisme alimenté par l’accord de dernière minute trouvé le 1 janvier pour éviter le « mur budgétaire » aux Etats-Unis et en zone euro par Mario Draghi qui, lors de la conférence de presse de la BCE, a souligné les améliorations des conditions financières et la réduction de la fragmentation des marchés.

Du côté européen, la prime de risque des actifs diminue sensiblement, mouvement favorisé par le repositionnement massif des investisseurs en ce début d’année vers les actifs plus risqués. Ce mouvement, très marqué par les flux, devrait continuer de guider les marchés dans les semaines à venir. Dans ce contexte, les taux allemands et français vont connaître un léger mouvement à la hausse à court terme et les taux des pays périphériques rester orientés à la baisse.

Nous ne devons, toutefois, pas perdre de vue les échéances du trimestre qui nous attendent, source de volatilité. Les Etats-Unis doivent en effet, s’attaquer au deuxième volet du mur budgétaire, concernant les dépenses et le relèvement du plafond de la dette.

En zone euro, ce sont l’approche des élections en Italie et les spéculations autour de l’ampleur du dérapage budgétaire en Espagne pour 2012 qui constituent à court terme les principales sources de risque et peuvent mettre fin au vent d’optimisme qui anime les marchés depuis le début de l’année.

Les prochaines adjudications italiennes et espagnoles resteront, à ce titre, un bon baromètre de l’appétit des investisseurs pour les dettes de ces deux pays. 

Crédit

Le marché du crédit clôture 2012 sur une performance exceptionnelle, la deuxième meilleure année depuis 2000, et démarre 2013 en fanfare. Les primes de risque se resserrent notablement, le marché primaire est très actif et a ré-ouvert dès les tout premiers jours de janvier. Tous les types d’émetteurs, de notation d’investissement à spéculative, des pays périphériques aux « core » viennent émettre sur le marché.

Nous restons positifs sur la classe d’actifs mais accentuons notre approche sélective, compte tenu du parcours de certaines émissions et de leur cherté relative.

Un mot sur la stratégie de gestion

En termes d’allocation pays, nous maintenons notre positionne ment en faveur de l’Italie et de l’Espagne et sommes neutres sur l’Irlande et le Portugal. L’Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande restent sous-pondérés, toujours par l’absence de positions sur les maturités courtes. Par ailleurs, nous abaissons notre exposition sur la Belgique et l’Autriche et adoptons un positionnement neutre au vu de la forte baisse du différentiel de taux avec les autres pays « core » de la zone euro.

Sur le crédit, nous conservons notre allocation à 100% et augmentons notre sensibilité crédit à 110%. Nous accentuons notre positionnement sur les émetteurs périphériques ainsi que notre positionnement sur les dettes subordonnées LT2, au détriment des dettes bancaires seniors sur lesquelles nous passons neutres.