La devise chinoise évoluera significativement à long terme

par Jaap van der Hart, gérant actions des marchés émergents chez Robeco

La Chine revient à une gestion de sa devise en mode flottant, ce qui pourrait l’amener à s’apprécier.

A court terme, l’impact sera limité car le taux de change n’évoluera que très graduellement. A long terme, cependant, nous nous attendons à ce que les conséquences soient plus significatives, la devise devenant une mesure politique de soutien à la consommation domestique.

Cette semaine, la Bank of China a annoncé revenir à une gestion de son taux de change en mode flottant, se référant à un certain nombre d’autres devises. Selon les attentes générales, cela devrait permettre au renminbi (yuan) de s’apprécier. A court terme, l’impact sera limité puisque le taux de change n’a que peu évolué. Les contrats anticipés intègrent actuellement une appréciation de 2% seulement. Le timing de cette décision semble davantage lié à la prochaine réunion du G20 et à la pression politique, qu’à un réel désir du gouvernement chinois d’apprécier effectivement son taux de change.

Cependant, à long terme, nous croyons que la devise chinoise s’appréciera puisque c’est dans l’intérêt de la Chine. Ce processus sera mis en œuvre graduellement car le gouvernement ne veut pas infliger un grand choc immédiat à l’industrie de l’exportation. D’une manière générale, la devise devrait s’apprécier d’environ 5% par an en moyenne, mais avec une certaine volatilité afin d’éviter trop de flux spéculatifs de liquidité. Cette mesure est partie intégrante du large plan mis en œuvre pour équilibrer l’économie chinoise. L’objectif est de s’éloigner d’une croissance conduite par les exportations, les investissements et les industries lourdes, pour se rapprocher d’une croissance dynamisée davantage par la consommation domestique et les services.

Cela représente un thème d’investissement à long terme pour les portefeuilles investis dans les marchés émergents, thème qui conduit à une surpondération des secteurs chinois de la consommation et des télécommunications. L’actualité récente soutien ce positionnement.